Le Grand Prix du Mexique 2024 a une fois de plus offert son lot de controverses, cette fois concernant l’attitude des pilotes dans le célèbre virage numéro 2 au départ. George Russell, pilote Mercedes, n’a pas mâché ses mots après la course, qualifiant les manœuvres observées de « tondeuses à gazon », dénonçant l’absence d’action claire de la direction de course face aux coupures massives du virage au premier tour.
Dès l’extinction des feux, de nombreux pilotes, confrontés à l’étroitesse de la trajectoire idéale et à la pression de la meute, ont choisi de couper franchement le virage 2, traversant la zone asphaltée et les vibreurs, pour éviter tout contact ou perte de contrôle. Russell, furieux, a estimé que laisser passer ces écarts sans sanction favorise une forme de chaos plutôt que le dépassement magistral ou le pilotage précis auquel la F1 aspire.
Il s’agit d’un problème récurrent sur le circuit Hermanos Rodriguez : la combinaison de la longue ligne droite et du premier enchaînement de virages serrés pousse les pilotes à prendre tous les risques pour gagner des positions, souvent au détriment des limites de la piste. Russell argue que cela décrédibilise le sport et que la FIA doit revoir son approche pour éviter ces controverses saison après saison.
Les commissaires de course, de leur côté, ont souligné qu’ils surveillaient attentivement les incidents, mais affirment qu’au départ, avec autant de voitures regroupées, laisser un peu de marge peut éviter des accidents majeurs et favoriser la sécurité générale. Malgré cela, de nombreux fans et anciens pilotes estiment que cette tolérance nuit non seulement à la discipline attendue en F1, mais aussi au spectacle, car elle élimine le prix à payer pour une tentative trop agressive ou mal calculée.
De la part de Russell, cette sortie médiatique résonne comme un avertissement ouvert : si la FIA ne serre pas la vis quant au respect des limites de piste, les pilotes continueront à jouer avec ces marges de manœuvre, gonflant la frustration des adversaires qui choisissent de rester sur la trajectoire correcte, mais y perdent du terrain. D'autres voix dans le paddock, telles que Charles Leclerc ou Fernando Alonso, ont déjà exprimé des préoccupations similaires par le passé sur d’autres circuits « à bacs » privilégiant la tolérance.
Ce débat ramène la F1 à l’essence même de son sport : trouver l’équilibre délicat entre le risque, la performance et le respect des règles. Beaucoup suggèrent de renforcer les sanctions, notamment en imposant des pénalités automatiques ou en instaurant des dispositifs physiques empêchant véritablement tout « short-cutting » à cet endroit clé du circuit. Les solutions proposées vont de l’installation de bacs à gravier à des capteurs électroniques déclenchant immédiatement une enquête chaque fois qu’un pilote coupe la trajectoire.
Quoi qu’il en soit, l’incident du GP du Mexique 2024 ne manquera pas d’alimenter les débats durant la trêve, et la FIA sera certainement sous pression pour proposer des réponses rapides avant la prochaine édition. Car finalement, ce sont la crédibilité du championnat et le respect du pilotage pur qui sont en jeu, dans une discipline où chaque millimètre et chaque décision peuvent tout changer.
Chers passionnés, restez à l’affût : la lutte pour des départs plus justes et des duels plus spectaculaires s’annonce plus serrée que jamais. Les réactions des pilotes, ingénieurs et dirigeants pourraient pousser la F1 à revoir, une fois de plus, son règlement – preuve que le sport évolue toujours, porté par les voix de ceux qui le vivent au plus près de la piste.