Le Grand Prix du Mexique 2023 a offert l’un des moments les plus éblouissants de la saison pour McLaren et, surtout, pour Lando Norris. Après une performance qualifiée de dominante par de nombreux observateurs, la question demeure : qu’est-ce qui a permis au pilote britannique de remonter sans cesse le peloton, dépassant de multiples rivaux et réaffirmant la compétitivité de l’écurie de Woking ? Retour sur une prestation quasi parfaite doublée d’une stratégie d’équipe payante.
Il faut se rappeler que le week-end n’avait pas particulièrement bien commencé pour McLaren. Contrairement aux attentes suscitées par ses récentes améliorations, l’équipe semblait en difficulté lors des essais libres, peinant à trouver la juste corrélation entre les réglages aérodynamiques et le comportement du MCL60 sur une piste notoirement difficile en raison de son altitude extrême. Les qualifications n’ont rien arrangé, avec Norris relégué dans le peloton après une séance frustrante.
Mais dimanche, le scénario a totalement changé. Norris est apparu déchaîné, accomplissant une remontée magistrale depuis la 17e place jusqu’à la cinquième, grâce à un pilotage incisif et des manœuvres audacieuses. Ce regain de performance n’est toutefois pas dû au hasard : plusieurs facteurs clé ont propulsé McLaren en figure de proue sur l’Autódromo Hermanos Rodríguez.
Tout d’abord, l’efficacité du système de gestion des pneus s’est révélée cruciale. Sur un circuit mexicain réputé pour sa dégradation excessive des gommes, la MCL60 a su préserver son grip alors que nombre de concurrents s’effondraient en rythme en fin de relais. L’équipe technique, menée par Andrea Stella, a apporté quelques ajustements subtils dans la gestion de la température et la stratégie d’arrêt au stand, permettant à Norris de disposer constamment d’un train de pneus frais au bon moment. La décision d’effectuer deux arrêts, combinée à l’utilisation optimale des composés mediums et durs, a offert à Norris la fenêtre idéale pour chaque phase de la course.
En plus de la gestion pneumatique, le pilotage tout en contrôle et agressivité de Norris a fait toute la différence. Capable de tirer profit de chaque opportunité de dépassement, dont quelques-unes particulièrement spectaculaires sur des adversaires directs tels qu’Esteban Ocon ou Daniel Ricciardo, le Britannique a démontré une maturation remarquable en course. Ses dépassements, souvent réalisés dans le dernier secteur technique, ont prouvé sa maîtrise de la voiture et sa confiance retrouvée après un début de week-end poussif.
La performance globale de McLaren au Mexique est également le fruit du travail acharné réalisé durant toute la saison pour combler son retard sur Red Bull et Mercedes. Les dernières évolutions techniques, notamment au niveau du plancher, de l’aileron arrière et de la suspension, ont trouvé leur pleine expression dans les conditions spécifiques du tracé mexicain. Sur une grille où chaque dixième compte, la capacité à répondre rapidement aux exigences de la piste a été déterminante pour Norris et son équipe.
Bien que la victoire soit encore hors de portée cette saison, McLaren a démontré qu’elle pouvait viser haut, se rapprochant régulièrement du podium et devenant une véritable menace pour Ferrari et Mercedes dans la lutte pour la deuxième place du championnat constructeurs. La résilience affichée au Mexique devrait motiver toute l’équipe de Woking à poursuivre son développement, avec l’espoir de transformer ces démonstrations en triomphes lors des prochaines courses.
Pour les fans, la prestation de Norris reste un exemple éclatant de talent pur et d’efficacité collective. Si la domination mexicaine du jeune pilote n’a pas accouché d’un trophée dimanche, elle a envoyé un signal fort à toute la grille : McLaren et Lando Norris sont prêts à écrire une nouvelle page de leur histoire en Formule 1.
