L’atmosphère électrique d’Interlagos a une nouvelle fois offert un spectacle palpitant lors de la première séance d’essais libres du Grand Prix de Sao Paulo. Sous un ciel menaçant mais épargné par la pluie, les pilotes ont tiré le meilleur de leurs monoplaces pendant une unique séance de préparation – à cause du format sprint du week-end. Lando Norris a signé la référence, devançant de peu son coéquipier et jeune rival Oscar Piastri, confirmant ainsi la montée en puissance de McLaren dans la hiérarchie du championnat.
Norris, ferré d’ambitions, semble ne jamais manquer une occasion de prouver sa régularité et sa pointe de vitesse. Sur un tracé d’Interlagos qui privilégie la confiance et la domination en sortie de virage, le Britannique a maîtrisé les courbes mythiques dès ses premiers passages. Au terme de la séance, Norris n’a devancé Piastri que de 0,197 seconde, illustrant non seulement un affrontement interne passionnant, mais aussi la progression spectaculaire de McLaren depuis la mi-saison.
En embuscade, Max Verstappen, bien qu’à la lutte pour les meilleurs chronos, a clôturé la séance à près d’une demi-seconde des McLaren. Malgré son troisième temps, le champion du monde fait face à plus d’adversité sur un week-end où le Sprint redistribuera logiquement les cartes stratégiques. Derrière lui, George Russell menait la charge des Mercedes, tandis que Lewis Hamilton, toujours à l’affût sur ses terres de coeur brésiliennes, pointait en sixième position.
Au-delà des chronos, la séance fut surtout marquée par une activité intense en piste, chaque pilote tentant d’extraire un maximum d’informations de cette courte fenêtre d’essais. Les battements de cœur des ingénieurs et stratèges montaient en même temps que le trafic, chaque tour ayant son importance en vue des qualifications du Sprint. La gestion des pneus demeure une préoccupation majeure, avec des températures de piste élevées ayant faussé les données habituelles et obligé les écuries à improviser de nouvelles approches.
Ferrari, de son côté, s’est montrée plus discrète, Charles Leclerc et Carlos Sainz se concentrant sur les longs relais plutôt que la chasse au chrono. Mais gare à la Scuderia – leur montée en puissance lors des phases critiques du week-end est devenue une habitude ces dernières courses. Plus loin dans le peloton, Aston Martin et Alpine ont redoublé d’efforts pour trouver l’équilibre sur un circuit exigeant mécaniquement, tandis que Sergio Pérez s’efforçait de suivre la cadence imposée par son coéquipier chez Red Bull.
Le plateau, déjà motivé par la perspective du format sprint qui offre une opportunité supplémentaire de marquer des points, devient le théâtre d’intenses rivalités. Les écarts se resserrent et chaque milliseconde grappillée peut faire basculer le sort d’un samedi crucial. La tension monte à mesure que les rumeurs de pluie planent sur les qualifications et le Sprint, promettant potentiellement des rebondissements spectaculaires sur ce tracé célèbre pour ses surprises météorologiques.
Pour les aficionados, ce vendredi à Interlagos a offert un avant-goût alléchant de la lutte à venir. La dynamique Norris-Piastri captive, soulignant le formidable travail opéré à Woking et la maturité éclatante du rookie australien. Mais la véritable bataille reste à venir, avec des qualifications décisives dès ce soir et un Sprint qui redistribuera les chances – donnant à ce Grand Prix une dimension imprévisible chère au cœur des passionnés de Formule 1.
