La première moitié de la saison 2025 de Formule 1 s’annonce des plus particulières pour l’écurie Mercedes. Longtemps au sommet, la formation de Brackley doit redoubler d’ingéniosité pour rivaliser avec des adversaires de mieux en mieux armés. Décryptage de ce début de saison tumultueux, où grands espoirs et désillusions se côtoient, et où l’avenir reste plein de points d’interrogation pour les fans de la marque à l’étoile.
Après des années passées à dominer la grille, Mercedes s’est progressivement retrouvée distancée par des rivaux comme Red Bull et Ferrari. Ce début de campagne 2025 n’a malheureusement pas inversé la tendance. La W16, malgré une évolution apparente sur le plan aérodynamique, peine encore à dégager une stabilité et une vélocité constantes, deux qualités indispensables pour jouer les premiers rôles dans le championnat. Bien que les hommes de Toto Wolff aient travaillé sans relâche, notamment sur le concept de la suspension arrière et sur la gestion de la dégradation pneumatique, la voiture reste difficile à mettre dans la bonne fenêtre de fonctionnement, avec des résultats parfois en dents de scie.
Lewis Hamilton, sept fois couronné, fait face à un double défi : s’adapter à une monoplace encore capricieuse et préparer son passage imminent chez Ferrari pour 2026. De son côté, George Russell continue de démontrer son énorme potentiel dans l’équipe. Il s’impose de plus en plus comme un leader, cumulant les meilleures performances lors des qualifications et coiffant Hamilton à la régulière sur plusieurs rendez-vous clefs. Les deux pilotes, s’ils affichent une ambition intacte, doivent s’accommoder d’un matériel qui, pour l’heure, ne leur permet pas de viser les sommets.
Parmi les points forts de ce début de saison, il faut souligner la capacité de réaction de Mercedes. Malgré une entame difficile, notamment en Australie et à Djeddah où les Silver Arrows semblaient à la peine face à McLaren et Aston Martin, l’équipe technique a su réagir avec rapidité. Les ajustements apportés lors du Grand Prix d’Espagne ont permis de signer un podium encourageant, confirmant que Mercedes n’a rien perdu de sa science de la performance et de sa culture du détail. La communication transparente de Toto Wolff et la mobilisation des troupes témoignent d’un esprit de conquête toujours vivace dans l’équipe.
Toutefois, plusieurs axes d’amélioration subsistent. Les difficultés à exploiter le plein potentiel de la W16 sur différents types de tracés – urbain, rapide ou sinueux – sont notoires. La gestion de la dégradation des gommes, particulièrement lors des longs relais, représente encore un talon d’Achille. Le défi est colossal, d’autant que la lutte pour la troisième place du championnat constructeurs bat son plein, avec McLaren qui pousse fort derrière. Les ingénieurs doivent maintenir leur niveau de créativité, tandis que l’équipe doit capitaliser sur chaque opportunité lors des courses sprint et des Grand Prix traditionnels.
L’un des moments clés de cette première moitié de saison restera sans doute le spectaculaire accrochage évité entre Hamilton et Russell dans les rues étroites de Monte-Carlo, un épisode qui a rappelé la rivalité saine mais parfois intense qui anime les deux coéquipiers. La gestion d’équipe devant ce genre de situation s’avère cruciale pour maintenir l’harmonie et ne pas laisser la pression envahir l’atmosphère.
À l’aube de la seconde moitié de la saison, la question demeure : Mercedes parviendra-t-elle à inverser la tendance et à renouer avec la victoire ? L’arrivée de nouvelles évolutions prévues pour les GP d’Autriche et de Grande-Bretagne laisse entrevoir quelques lueurs d’espoir. Les fans du constructeur allemand savent que rien n’est jamais perdu tant que l’ensemble du staff conserve cet esprit combatif et ce savoir-faire qui ont fait la légende de la marque. Rendez-vous dans la deuxième partie de la saison pour le verdict final.