Chez McLaren, la saison 2024 de Formule 1 s’annonce comme l’une des plus palpitantes de ces dernières années. Grâce à une nette progression technique réalisée depuis la saison précédente, l’écurie de Woking s’est hissée parmi les favorites pour jouer non seulement les podiums mais peut-être également le titre mondial face à des adversaires renommés comme Red Bull et Ferrari. Mais cette montée en puissance pose une question stratégique fondamentale : McLaren devrait-elle, à un certain moment, privilégier l’un de ses deux pilotes dans l’optique du championnat ?
Norris et Piastri ont tous deux montré un niveau de performance exceptionnel lors des premières courses du calendrier. Lando Norris, vétéran de l’équipe, dispose d’une expérience solide et a prouvé à maintes reprises qu’il était capable de rivaliser au plus haut niveau, comme en témoigne son époustouflante victoire à Miami et sa régularité dans les points. Oscar Piastri, pour sa part, ne cesse d’impressionner pour sa première année complète et démontre une maturité et un talent dignes des plus grands. La rivalité interne est donc aussi prometteuse que délicate à gérer pour le staff technique.
La gestion de l’égalité entre coéquipiers est un sujet hautement sensible en F1. Du côté de McLaren, la direction affirme vouloir laisser ses deux pilotes courir sur un pied d’égalité tant que cela est possible, en respectant la notion de sportivité. Cependant, il n’est pas exclu qu’une hiérarchie soit établie si l’un des deux venait clairement à devenir le principal espoir pour décrocher la couronne mondiale pendant la deuxième moitié de la saison.
Ce dilemme n’est pas sans rappeler les saisons mythiques où une écurie devait faire un choix cornélien entre laisser la bagarre ouverte ou soutenir son atout numéro un. La F1 regorge d’exemples, d’Hamilton contre Rosberg chez Mercedes à Vettel contre Webber chez Red Bull. Lorsqu’il s’agit de maximiser les chances de succès contre des équipes dominantes, une stratégie claire s’impose : préserver l’intérêt de l’équipe et favoriser le pilote le mieux placé au championnat, tout en dosant suffisamment pour ne pas dégrader l’ambiance en interne.
Chez McLaren, il semblerait que l’état d’esprit soit exemplaire. Norris et Piastri, bien qu’ultra-compétitifs, n’ont jamais affiché de tension publique et vantent régulièrement l’importance de la collaboration pour faire progresser la voiture. Mais les enjeux semblent s’intensifier à mesure que la saison avance, et si l’un vient à progresser avec constance dans la hiérarchie mondiale, McLaren devra peut-être reconsidérer sa politique d’équité.
Pour l’instant, la direction technique, emmenée par Andrea Stella, surveille la situation de près. Aucun scénario n’est exclu, mais la priorité reste de marquer un maximum de points dans les deux championnats. Le management demeure attentif aux moindres détails, sachant que ce genre de décision est aussi politique que sportive.
Pour les fans, cette dynamique offre un spectacle haletant. Voir deux jeunes pilotes se tirer la bourre dans une voiture enfin capable de rivaliser avec les meilleurs procure un vent d’optimisme chez les supporters de la marque britannique. Reste à savoir si l’équipe saura préserver cette harmonie fragile face à la pression croissante d’une lutte pour le titre. Dans tous les cas, la saison 2024 promet son lot de suspense, de stratégie, et peut-être, d’incontournables choix de management qui marqueront l’histoire de McLaren en Formule 1.
