Le Grand Prix d'Italie à Monza a offert un spectacle palpitant aux fans de Formule 1, ponctué par une superbe lutte interne entre les deux pilotes McLaren, Lando Norris et Oscar Piastri. Alors que la Scuderia Ferrari captait l'attention par la bataille intense de ses pilotes pour un podium, la question s’est également posée chez McLaren : l’écurie aurait-elle dû recourir aux consignes d’équipe pour maximiser ses chances ? Décryptage d’une stratégie qui pourrait faire couler beaucoup d’encre dans les paddocks.
Depuis le début de la saison, McLaren s’affirme comme une force émergente, notamment après les améliorations techniques apportées à la MCL60. À Monza, l’équipe britannique affichait une belle performance en rythme de course, se positionnant juste derrière les indétrônables Red Bull et Ferrari. Lando Norris, fort d’une expérience grandissante, et Oscar Piastri, rookie impressionnant par sa maturité, ont été à la hauteur des attentes. Mais lorsque leurs trajectoires se sont croisées en piste, la stratégie de l’écurie a suscité force interrogations.
Après la mi-course, les deux McLaren se sont retrouvées roues dans roues, leurs stratégies de pneus quasiment alignées. Norris, légèrement en avance, résistait fermement aux assauts du jeune Australien, notamment lors d’une manœuvre musclée wheel-to-wheel à la première chicane. Sur le mur des stands, la tension était palpable : fallait-il neutraliser la bagarre pour éviter un accrochage, quitte à frustrer l’un des deux pilotes, ou laisser la course suivre son cours avec le risque inhérent de l’affrontement ?

Beaucoup de spécialistes estiment que les consignes d’équipe avaient leur place, notamment au vu de la menace des poursuivants et du risque de contact. Si la manœuvre avait mal tourné, le précieux butin de points aurait pu s’envoler pour McLaren, trop souvent victime d’incidents dans des situations similaires ces dernières saisons. Toutefois, le choix de laisser courir Norris et Piastri témoigne également d’une confiance rare : celle dans le professionnalisme et la maturité de ses pilotes malgré leur jeunesse.
Andreas Stella, directeur d’équipe, a souligné après la course son approche de « racing pur », privilégiant la compétition et l’équité, tout en spécifiant que des discussions internes et des consignes claires existent pour que les limites ne soient jamais franchies. « Nous croyons dans notre duo et dans leur capacité à se battre proprement, » a-t-il expliqué aux médias, rassuré du déroulé de l’action bien que les dépassements aient frôlé la limite à certains instants.
Plus largement, la gestion de telles situations en pleine saison peut façonner le climat d’une équipe. Autoriser les pilotes à se mesurer crée de l’émulation mais nécessite une entente irréprochable. La comparaison avec Ferrari, où la rivalité Sainz-Leclerc s’est exprimée de façon spectaculaire devant leur public, a d’ailleurs mis en lumière deux philosophies différentes de la gestion d’équipe : la discipline stricte face à la liberté contrôlée.
Pour les fans, ce genre de duel excite les passions et rappelle les grandes heures de la Formule 1, où les coéquipiers devenaient parfois les principaux rivaux. Après Monza, McLaren conserve la confiance de ses supporters et de ses pilotes, mais le dilemme des consignes d’équipe refera sûrement surface si l’équipe ambitionne des objectifs plus élevés, voire des victoires. Une chose est certaine : la gestion humaine et stratégique sera cruciale pour permettre à l’équipe de Woking de retrouver les sommets qu’elle convoite.