Felipe Massa, ancienne étoile de la Scuderia Ferrari, se retrouve de nouveau sous les projecteurs en 2024, cette fois non pour ses exploits sur la piste, mais pour une démarche juridique unique visant à contester officiellement le résultat final du championnat du monde de Formule 1 en 2008. L’ex-pilote brésilien, qui avait perdu le titre d'une manière poignante lors de la dernière course de la saison face à Lewis Hamilton, estime avoir été injustement privé de ce sacre, à la suite d’une affaire désormais célèbre : le "Crashgate" du Grand Prix de Singapour.
Au cœur de cette affaire, un accident provoqué volontairement par Nelson Piquet Jr., alors pilote Renault, survenu sous les ordres de son équipe, ce qui a changé le cours de la course. Massa accuse la FIA et la FOM (Formula One Management) de ne pas avoir agi suffisamment rapidement pour annuler les conséquences de cette manœuvre frauduleuse. Aujourd'hui, il cherche devant la justice britannique à démontrer que le championnat de 2008 était irrémédiablement faussé et que la communauté de la F1 lui a arraché un destin historique.
Ce nouveau procès, annoncé comme l’un des plus fascinants de l’histoire de la discipline, pourrait changer la perception de l’un des championnats les plus dramatiques et serrés de l’ère moderne. Outre la bataille judiciaire, l’affaire met en lumière le sentiment d’injustice ressenti par de nombreux fans et experts, qui estiment que le manque de transparence de l'époque a entaché l'intégrité du sport.
La requête de Felipe Massa vise à obtenir une indemnisation financière, mais aussi (et surtout) la reconnaissance officielle d’une injustice qui le prive d’un titre qui a marqué une époque, non seulement pour lui-même, mais pour tous les supporters de Ferrari. Selon les documents présentés à la High Court de Londres, Massa s’appuie sur des éléments prouvant que la FIA et la FOM étaient au courant, dès 2008, des agissements de Renault lors du Grand Prix de Singapour, mais ont préféré retarder une enquête officielle afin d’éviter un scandale majeur en pleine saison.
La FIA, désormais dirigée par Mohammed Ben Sulayem, et la FOM sous la houlette de Liberty Media, ont réitéré que les classements des championnats sont définitifs à la remise des trophées annuels. Cependant, cette nouvelle procédure ouvre de multiples débats sur la gestion des scandales sportifs, la nécessité de meilleures garanties d’équité, et l’impact d’affaires non résolues sur l’héritage des pilotes et des équipes.
Pour bon nombre de tifosi et de passionnés d’histoire de la F1, le parcours de Massa en 2008 reste synonyme de courage et de classe. Son combat aujourd'hui, bien qu'alimenté par un sentiment de revanche, est aussi une quête de vérité. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent, rappelant que la Formule 1 doit apprendre de ces épisodes pour préserver la confiance du public et l’intégrité du championnat.
Dans le paddock, les avis divergent. Certains estiment que cette tentative de réécriture du passé affaiblit la crédibilité du sport, tandis que d’autres mettent en avant l’importance de reconnaître les erreurs et, lorsque possible, de les corriger – même si cela concerne un titre vieux de plus de quinze ans. L’évolution de ce dossier pourrait créer un précédent sans égale, changeant à jamais la façon dont la Formule 1 gère les contentieux historiques.
Alors que Londres s’apprête à être le théâtre d’un acte supplémentaire de ce feuilleton passionnant, le monde de la F1 retient son souffle. Quoi qu’il advienne, l’affaire Massa contre la FIA ne manquera pas de faire vibrer la planète sport automobile et de lancer un débat sur la mémoire, la justice et l’honneur en Formule 1.
