Dans le monde impitoyable de la Formule 2, rare sont les occasions où un jeune pilote parvient à se distinguer lorsqu’il doit surmonter de tels obstacles, mais Isack Hadjar a marqué les esprits à Monza ce week-end. Le jeune prodige français, soutenu par le Red Bull Junior Team et aujourd’hui promu chez Racing Bulls comme réserviste en Formule 1, a offert une rentrée mémorable lors de la course principale, en transformant une situation apparemment désespérée en un résultat inattendu : terminer dans le top 10, alors qu’il s’élançait depuis la voie des stands.
Au cœur du mythique Temple de la Vitesse, Hadjar a vécu un samedi difficile avec une sortie de piste lors de la course sprint, venant ternir ses aspirations. À la suite d’un changement de moteur opéré par l’équipe Campos Racing, il était clair que le départ depuis les box serait inévitable pour le Grand Prix du dimanche. Mais loin de se laisser abattre, le natif de Paris afficha une détermination sans faille et une capacité d’analyse bluffante, orchestrant une remontée méthodique et spectaculaire tout au long des 30 tours au programme.
Dès l’extinction des feux, Hadjar fit chauffer ses pneus tendres et adopta une stratégie agressive : remonter le peloton, éviter tout incident et profiter de chaque fenêtre d’opportunité. Ce sang-froid fut récompensé par une série de dépassements audacieux, souvent sous les yeux des tifosi passionnés massés dans les tribunes. À la radio, ses ingénieurs ne tarissaient pas d’éloges face à sa gestion de la course, tandis que ses rivaux tentaient désespérément de contenir ses attaques.

L’intelligence tactique d’Hadjar s’est également vue sur le plan de la gestion des pneumatiques. Sachant que la dégradation endémique des gommes à Monza pouvait transformer n’importe quelle course en cauchemar, il saura attendre le moment parfait pour rentrer aux stands, saisissant l’occasion d’un Safety Car tardif pour effectuer son arrêt. Cette manœuvre judicieuse lui permet de ressortir plus frais que la concurrence dans le dernier tiers de la course et d’attaquer sans retenue.
Sa progression n’est pas passée inaperçue, et même les ingénieurs adverses surveillaient attentivement ses écarts en piste. Mais ce qui impressionne le plus dans la performance d’Hadjar, c’est qu’il ne s’est pas contenté d’aligner des dépassements courageux : le Français a aussi démontré une capacité rare à préserver son matériel, tout en évitant soigneusement les pièges inhérents à une remontée depuis l’arrière, où les incidents sont fréquents.
Lorsque le drapeau à damiers s’est abaissé, Isack Hadjar pouvait savourer une 10e place largement méritée – synonyme de points précieux au championnat, mais aussi d’un message fort adressé à l’ensemble du paddock. Il a su faire preuve d’humilité mais aussi de fierté, déclarant après la course qu’il était « heureux pour l’équipe » malgré le scénario du week-end initialement difficile, et qu’il repartait de Monza le sentiment du devoir accompli.
Pour les passionnés de sport automobile français, la prestation d’Isack Hadjar à Monza rappelle celle des grandes figures nationales qui ont su transformer la frustration en moteur de dépassement. À l’orée d’une saison 2024 qui s’annonce passionnante, il est indéniable que le jeune parisien continue de se tailler une réputation de fin stratège, aussi technique qu’audacieux et aguerri à la bagarre de haut niveau.
En conclusion, cette 10e place lors de la Feature Race à Monza s’avère bien plus symbolique qu’une simple entrée dans les points ; elle témoigne de la résilience et de la maturité croissantes de ce pilote prometteur. Les observateurs avertis du paddock ne s’y trompent pas : Isack Hadjar possède toutes les qualités requises pour viser, à l’avenir, les plus hauts horizons de la Formule 1. À suivre de très près…