Felipe Drugovich, ancien champion de Formule 2 et récemment pilote de réserve Aston Martin en Formule 1, fait un pari audacieux en rejoignant les rangs du championnat du monde de Formule E avec l’équipe Andretti pour la saison 2024-2025. Cette décision stratégique soulève de nombreuses questions parmi les fans de F1 et met en lumière l’attrait croissant de la discipline électrique pour des talents ayant frôlé la catégorie reine sans y décrocher de place de titulaire.
Depuis plusieurs saisons, la Formule E attire des pilotes issus de la Formule 1 ou de ses filières, à la recherche d’une nouvelle dynamique de carrière. Drugovich, auréolé du titre en F2 en 2022, n’a cependant pas réussi à s’ouvrir une place permanente sur la grille de F1, victime d’un marché des transferts saturé et des politiques internes aux écuries. Chez Aston Martin, malgré des rôles stratégiques et de développement, l’espoir brésilien risquait de passer une année supplémentaire en marge des circuits, tandis que la Formule E lui offrait une opportunité unique de se relancer au sein d’un championnat mondial d’envergure.
Le choix d’Andretti n’est pas anodin. L’écurie américaine s’est rapidement constituée comme l’une des références de la discipline grâce à son partenariat technique avec Porsche et une gestion d’équipe reconnue pour son professionnalisme. Pour Drugovich, intégrer cette structure signifie bénéficier d’un package performant, de ressources techniques de pointe et d’une exposition médiatique certaine.
Outre le prestige de l’écurie, Drugovich accède à un championnat extrêmement compétitif où de nombreux ex-pilotes de F1 (comme Stoffel Vandoorne, Jean-Eric Vergne ou Pascal Wehrlein) ont su rebondir et parfois même conquérir des titres mondiaux. Pour les fans de F1, cette passerelle n’est pas à négliger : la Formule E propose des week-ends de course hyperintenses, des stratégies innovantes (grâce à la gestion de l’énergie et à l’Attack Mode), ainsi qu’une diversité de circuits urbains difficiles, exigeant du sang-froid et une capacité d’adaptation hors norme.
L’arrivée du Brésilien ne constitue donc pas un simple effet d’annonce, mais un réel engagement sur la durée, avec l’ambition de s’imposer rapidement face à une concurrence relevée. Pour Andretti, Drugovich représente un investissement dans la jeunesse et la vitesse, au même titre qu’une carte attractive pour attirer davantage d’attention médiatique et de sponsors, notamment venus d’Amérique du Sud.
Pour Felipe Drugovich, la Formule E est également une porte ouverte sur une carrière internationale diversifiée : le peloton rassemble des pilotes de haut niveau, issus de diverses disciplines, et offre une exposition auprès des constructeurs majeurs s’impliquant dans l’électrique, tels Porsche, Jaguar ou Nissan. C’est aussi l’occasion de conquérir un nouveau public, plus urbain et connecté, qui découvre chaque année la discipline via ses rendez-vous emblématiques dans les mégapoles mondiales.
Enfin, ce transfert met en lumière l’importance croissante des compétences en gestion d’énergie et stratégie de course, de plus en plus valorisées dans le sport automobile moderne. Ce phénomène n’échappe pas à la F1, qui s’inspire parfois des innovations techniques et sportives nées en Formule E. Les supporters de Formule 1, parfois sceptiques envers la catégorie électrique, y trouveront de quoi enrichir leur passion, tout en suivant l’évolution d’un jeune talent qui n’a pas encore dit son dernier mot dans le monde du sport automobile international.
