Après une saison 2023 difficile, Haas F1 Team a entamé l’année 2024 sous le signe du changement et de l’ambition. Renforcée par l’arrivée d’Ayao Komatsu au poste de Team Principal, l’écurie américaine s’est donnée pour mission de tourner la page du passé et d’adopter une approche plus méthodique et structurée, tant en piste qu’en coulisses. À la mi-saison, l’évaluation du parcours de Haas offre plusieurs enseignements : progression régulière, luttes acharnées en milieu de grille, et défis persistants à relever pour s’affirmer comme outsider sérieux du championnat.
Dès les premières courses, Haas a étonné les observateurs par sa capacité à tirer parti de la nouvelle VF-24, une monoplace certes dépourvue d’évolutions spectaculaires, mais régulièrement travaillée pour gommer les défauts de sa devancière. Exit la dégradation trop rapide des pneus, voici une voiture capable de réaliser des relais solides et de rester dans la fenêtre de performance un peu plus longtemps. La régularité et la cohésion du staff, alliées à une stratégie en course souvent pertinente, ont permis à l’équipe de saisir la moindre opportunité de points.
En ce qui concerne les pilotes, Kevin Magnussen et Nico Hülkenberg continuent de jouer un rôle crucial. Leur expérience s’est révélée précieuse, tant pour le développement technique de la voiture que pour les batailles sur la piste. Hülkenberg, en particulier, s’est distingué par ses coups d’éclat en qualifications, plaçant parfois la Haas dans le top 10 alors que peu d’analystes l’auraient parié. Magnussen, fidèle à sa réputation de combattant, n’hésite jamais à saisir la moindre ouverture, quitte à se retrouver parfois à la limite de la régularité.
Cependant, tout n’est pas rose au sein de l’écurie. Derrière les résultats encourageants se cachent encore des faiblesses structurelles. La gestion tactique des courses n’est pas à l’abri d’erreurs, et la VF-24 manque parfois de vitesse de pointe face à des rivaux directs comme Williams ou RB. L’absence d’investissement massif, à la différence d’équipes comme Aston Martin ou Alpine, limite aussi la capacité de Haas à apporter des évolutions majeures au fil de la saison.
Une autre problématique réside dans la stabilité des effectifs pour l’avenir. Le duo actuel pourrait bien être changé en 2025 : Hülkenberg est déjà confirmé chez Sauber pour la saison prochaine, tandis que le contrat de Magnussen approche de son terme sans réengagement officiel. L’équipe doit donc trouver un nouvel équilibre, en pariant sûrement sur la jeunesse et le talent brut, avec des rumeurs persistantes autour d’Oliver Bearman, pilote de la Ferrari Driver Academy qui a déjà brillé lors de son remplacement express chez Ferrari en 2024.
Le défi pour Haas dans la seconde moitié de la saison sera de conserver cette dynamique positive tout en préparant méthodiquement l’avenir. L’équipe doit continuer à capitaliser sur les erreurs de ses adversaires pour récolter des points cruciaux, mais aussi investir intelligemment pour ne pas perdre de terrain dans la course au développement technique qui s’intensifiera forcément avec l’arrivée du nouveau règlement 2026 en toile de fond.
Pour les fans de Formule 1, la trajectoire de Haas mérite l’attention. Rester dans la bataille du milieu de grille n’a rien d’aisé, surtout face à des écuries plus dotées financièrement. Mais l’esprit combatif, la capacité à déjouer les pronostics et la volonté d’innover à leur manière font du team américain un véritable poil à gratter du championnat. Si la gestion de la relève se fait avec intelligence et que les investissements suivent, Haas pourrait bien devenir l’une des belles histoires du paddock d’ici 2025.