Depuis le début de la saison 2024 de Formule 1, l’équipe Aston Martin, menée par le vétéran Fernando Alonso et son jeune coéquipier Lance Stroll, traverse une période délicate malgré des attentes élevées l’hiver dernier. La structure britannique, qui avait brillé en début de saison 2023, peine à retrouver constance et performance face à une concurrence de plus en plus affutée. Cette saison, les fans et les analystes observent un schéma inquiétant se dessiner : Aston Martin démarre relativement fort lors des essais libres, semble compétitive aux qualifications, avant de reculer inexplicablement dans la hiérarchie le jour de la course.
Ce phénomène de baisse de performance en Grand Prix intrigue au plus haut point Fernando Alonso. Bien que le pilote espagnol soit réputé pour sa capacité à maximiser chaque opportunité, même lui avoue son impuissance face à cette « frustration » qui s'installe chaque dimanche de course. Sur un week-end typique, Alonso et Stroll se battent pour des places en Q3, donnent l'impression de pouvoir viser de bons points, mais voient finalement leurs espoirs s’évaporer à mesure que la course avance. Les deux voitures s’effacent dans le peloton, incapables de suivre le rythme imposé par les Ferrari, McLaren, Mercedes, et parfois même Alpine ou Williams.
Plusieurs facteurs semblent se combiner pour expliquer cette désillusion. La gestion des pneus, l’usure des gommes, la chaleur environnementale ou l’évolution de la piste sont souvent mis en avant. Mais, selon Alonso, il existe un manque de compréhension plus profond : « Nous sommes forts le vendredi, mais après, nous perdons en compétitivité. Nous devons comprendre pourquoi le comportement de la voiture se détériore le dimanche », confiait-il récemment. Il n’écarte pas non plus l’influence du vent, le degré de carburant embarqué ou la philosophie aérodynamique du châssis AMR24, qui semble moins tolérante avec certaines évolutions de piste.
L’équipe technique d’Aston Martin, emmenée par Dan Fallows et Eric Blandin, planche sans relâche pour trouver des solutions. La tâche s’annonce ardue : améliorer la tenue de route sans sacrifier la vitesse de pointe, adapter les réglages aux longs relais et réagir plus efficacement aux évolutions météo pendant le week-end. Le travail sur le simulateur et l’analyse des données télémétriques sont poussés à leur paroxysme. De plus, le retour d’expérience d’Alonso, célèbre pour son sens fin du détail, est un atout clé pour orienter le développement.
Cependant, la frustration commence à se lire dans les mots et le langage corporel du double champion du monde. Interrogé sur la progression de l’équipe, Alonso reste mesuré : « Je pense qu’on aurait pu mieux faire, il faut continuer à travailler. Nous ne sommes pas à la place que nous devrions occuper. » Même son de cloche du côté de Stroll, souvent pris dans le trafic, qui souligne la difficulté à conserver la température optimale des pneus et l’instabilité de la voiture sur les longs relais.
La suite de la saison sera donc cruciale pour Aston Martin. Si l’équipe veut conserver ses ambitions de podiums réguliers et de lutte avec les écuries de pointe, une réaction rapide est indispensable. L’introduction de nouveaux packages aérodynamiques et l’optimisation de la stratégie pourraient être des pistes à suivre. Le Grand Prix du Canada et les rendez-vous européens seront des tests clés pour voir si l’écurie verte parvient à briser ce cercle de frustration dominical.
Pour les passionnés de F1, il sera passionnant de suivre cette bataille technique et psychologique. L’histoire récente prouve que la capacité d’adaptation et la rapidité d’évolution sont les piliers essentiels du succès dans la catégorie reine. Les fans d’Aston Martin et d’Alonso gardent espoir de voir l’équipe rebondir et renouer avec l’élan de la saison passée. Affaire à suivre, dès les prochaines courses sur les circuits les plus exigeants du calendrier.