Le dernier Grand Prix d’Abou Dhabi a offert un spectacle fascinant pour clôturer la saison de Formule 1 2023, aussi bien du côté de la course en tête qu’au sein du peloton. Si la victoire de Max Verstappen a confirmé la domination de Red Bull, c’est bien le rôle décisif joué par Oscar Piastri qui a retenu l’attention des connaisseurs. Le jeune pilote australien chez McLaren a incarné l’exemple parfait du travail d’équipe en aidant Lando Norris dans sa lutte contre la légendaire écurie Mercedes pour la deuxième place du championnat constructeur.
Sous l’apparence d’une performance discrète, Piastri a su exploiter chaque opportunité pour maximiser le potentiel de sa monoplace sur le tracé exigeant de Yas Marina. Dès le départ, il s’est positionné stratégiquement, bloquant la progression des Mercedes dans les moments cruciaux sans jamais compromettre l’intégrité de sa propre course. Ce rôle d'équipier modèle est d'autant plus remarquable que l’écart entre McLaren et Mercedes tenait à quelques points, et une seule mauvaise manœuvre aurait pu faire basculer la balance au profit de l’équipe rivale.
Lorsqu’il s’est retrouvé devant les monoplaces allemandes, Piastri a maintenu un rythme suffisant pour forcer Mercedes à adapter sa stratégie, les empêchant notamment de tirer profit d’un undercut ou d’autres manœuvres tactiques. Cette gestion parfaite a offert à Norris l’espace nécessaire pour maintenir sa position et défendre les intérêts de McLaren. Un travail d’ombre, certes, mais essentiel pour la dynamique d’équipe et la lutte pour le championnat.
Piastri, pour sa première saison complète au plus haut niveau, a déjà prouvé qu’il n’était pas seulement un prodige du volant, mais aussi un vrai atout collectif. Sa gestion des pneus, la precision de ses freinages et sa capacité à résister à la pression de pilotes comme Hamilton ou Russell démontrent une maturité digne des plus grands. Les observateurs n’ont pas manqué de souligner sa lucidité à réagir aux consignes du mur des stands et à ajuster son rythme selon les besoins de l’écurie, même lorsqu’il aurait pu penser à ses propres ambitions au classement.
Cet esprit d’équipe rappelle combien la Formule 1 est un sport où la dimension humaine reste au cœur de la performance technique. Le talent brut de Piastri ne fait plus débat, mais c’est sa capacité à penser « McLaren d’abord » dans un contexte aussi tendu qui doit rassurer Andrea Stella quant à l’avenir de sa formation. Les supporters de la marque de Woking peuvent envisager une saison 2024 pleine de promesses, avec un duo Norris-Piastri maintenant révélé comme l’un des binômes les plus solides du plateau.
Au-delà des résultats bruts, l’approche méthodique de Piastri, ses briefings intensifs avec les ingénieurs et sa soif d’apprentissage rappellent les débuts d’autres grands champions australiens. Il a voulu faire comprendre aux fans et à ses adversaires qu’on peut être rookie et déjà avoir une grande influence sur le jeu d’équipe. Sa capacité à protéger son coéquipier sur la piste, à ralentir les tentatives de Mercedes sans jamais sortir des limites, illustre une intelligence de course rare pour son âge.
Alors que la trêve hivernale démarre, rares sont ceux qui doutent encore du potentiel immense du jeune Australien. S’il continue sur cette voie, nul doute que la saison prochaine, il pourra, à son tour, viser la victoire tout en étant un redoutable « wingman » quand la tâche l’exigera. Les fans de McLaren, quant à eux, peuvent savourer le présent : l’avenir semble s’écrire en orange papaye, sur la base d’un collectif soudé et animé par la fougue de ses jeunes talents.
