Le Grand Prix de Mexico City a vibré au rythme d’un Autódromo Hermanos Rodríguez plein à craquer et d’une tension palpable du début à la fin. Les 71 tours disputés entre virages rapides, lignes droites interminables et une météo changeante ont offert un spectacle à la hauteur des attentes. Parmi les pilotes et écuries, certains ont su tirer leur épingle du jeu, tandis que d’autres repartent frustrés, animés par la volonté de rebondir dès la prochaine course.
Max Verstappen s’est une nouvelle fois illustré comme le roi incontesté des terres mexicaines. Habile à préserver ses pneus à haute altitude et effrayant d’efficacité à chaque relance, le Néerlandais a mis tout le monde d’accord. Il signe là sa seizième victoire de la saison, un record tout simplement époustouflant qui rappelle l’hégémonie Red Bull en 2023. Pourtant, la course n’a pas été dénuée de suspense, avec une coupure brutale à mi-parcours après l’accident de Kevin Magnussen. Un départ parfait, puis une maîtrise totale après la relance : Verstappen a une fois de plus démontré qu’il évolue aujourd’hui dans une autre dimension.
Derrière lui, Lewis Hamilton a livré une course magistrale pour chasser le leader, tirant le meilleur d’une Mercedes pourtant pointée du doigt ces dernières semaines. Grâce à une stratégie de pneus médiums puis durs parfaitement exécutée et des dépassements tranchants, l’Anglais est allé chercher la deuxième place, devançant confortablement Charles Leclerc. Ferrari, malgré la première ligne en qualifications, a souffert d’une dégradation excessive des gommes et s’est vue dépassée par la puissance et la gestion pneumatique des flèches d’argent.
Cette résistance de Ferrari symbolise la difficulté de l’écurie italienne à transformer ses belles performances du samedi en résultats probants le dimanche. Carlos Sainz, quatrième, n’a pu dépasser son coéquipier et voit ses espoirs de podium s’éclipser tour après tour. Derrière, Lando Norris a réalisé la remontée du jour avec une McLaren retrouvée et signale une nouvelle fois que la jeune garde britannique veut s’inviter régulièrement aux avant-postes. Sa cinquième place, après être parti onzième, couronne une prestation pleine de panache.
Du côté des perdants, le sort s’est montré cruel envers Sergio Pérez, le héros local. Auteur d’un départ exceptionnel au volant de sa Red Bull, "Checo" a vu ses rêves de victoire à domicile anéantis dès le premier virage lorsque son accrochage avec Leclerc l’a projeté hors de la piste. Le silence pesant des tribunes, puis les larmes du pilote à son retour dans le paddock, rappellent combien la frontière est mince entre la gloire et la déception en Formule 1.
Plus bas dans le classement, le week-end aura été cauchemardesque pour Aston Martin, avec l’abandon simultané d’Alonso et Stroll, ainsi que pour Haas, victime d’un accident spectaculaire de Magnussen. Les progrès entrevus ces dernières semaines n’auront pas suffi à franchir un cap sur le sol mexicain, alors que d’autres équipes comme AlphaTauri font preuve d’une régularité et d’une détermination qui commencent à payer, soulignée par les points glanés par Daniel Ricciardo.
Au classement général, les enjeux restent intenses pour la seconde place du championnat pilotes derrière Verstappen, avec Hamilton qui réduit l’écart sur Pérez. Côté constructeurs, Mercedes profite d’un score maximal pour renforcer sa position face à Ferrari, tandis qu’en fond de grille, chaque point devient vital pour la répartition des primes de fin de saison.
En résumé, le Grand Prix de Mexico City a rappelé que la Formule 1 ne se résume pas seulement à une question de performance pure. Entre choix stratégiques lucides, coups d’éclat individuels et désillusions poignantes, chaque course façonne le destin de ses héros. Rendez-vous au prochain Grand Prix pour écrire un nouveau chapitre aussi palpitant de cette saison déjà historique.