La saison de Formule 1 bat son plein et l’avenir des pilotes suscite, comme chaque année, d’intenses discussions. Parmi les sujets brûlants du paddock : l’éventuel remaniement au sein de l’écurie Red Bull Racing et sa filiale Visa Cash App RB (ex-AlphaTauri). Yuki Tsunoda, auteur d’une performance solide dernièrement, se trouve aujourd’hui au cœur des spéculations entourant l’un des sièges les plus convoités de la grille. Retour sur l’importance de ses récentes performances et sur la stratégie prudente adoptée par Red Bull concernant ses futurs choix de pilotes.
Installé depuis 2021 dans le baquet de la petite sœur de Red Bull, Tsunoda s’est forgé une réputation de pilote fougueux, parfois trop impulsif, mais en constante évolution. 2024 marque un tournant décisif pour le jeune Japonais. Preuve en est, au Grand Prix du Canada, où il a réussi à se hisser en Q3 et à damer le pion à des coéquipiers mieux classés sur la grille, malgré des conditions piégeuses et un plateau où la hiérarchie évolue de course en course. Cette prestation, bien que ponctuée d’une petite erreur le dimanche, a retenu l’attention du management autrichien.
Helmut Marko, conseiller emblématique du Red Bull Junior Team, ainsi que Christian Horner, team principal, ont tous deux souligné l’intérêt d’observer Tsunoda sur la durée avant de prendre une décision quant à son avenir. Leur prudence trouve racine dans la nécessité de juger un pilote sur plusieurs courses, et pas seulement sur l’éclat de quelques résultats rapides. Face à la compétition interne – Daniel Ricciardo restant aussi dans la course pour un volant, malgré une adaptation plus longue à la nouvelle monoplace –, Red Bull préfère la stabilité à la précipitation.
L’aura de Red Bull sur le marché des transferts de la F1 est un facteur à ne pas négliger. Le double champion du monde Max Verstappen trône en maître dans l’équipe première, tandis que Sergio Pérez, prolongé récemment, occupe théoriquement la seconde place jusqu’en 2026. Les regards se tournent donc tout naturellement vers l’équipe sœur, devenue un véritable vivier à talents. Tsunoda, pour sa part, doit composer avec la pression inhérente à sa position. Mais il semble avoir réussi à canaliser son énergie, affichant une maturité de course et une gestion du rythme qui plaisent tant aux stratèges de Milton Keynes.
Si le Japonais force l'admiration par sa vitesse pure et son implication technique, Red Bull ne souhaite toutefois pas trancher dans la précipitation. Les dirigeants veulent éviter les erreurs du passé, où des décisions trop hâtives ont parfois pénalisé certaines carrières et fragilisé la dynamique de l'équipe seconde. Ricciardo, qui effectue son retour en tant que mentor et meneur d’expérience, continue aussi à peser sur l’équation. La lutte pour ce fameux deuxième siège chez RB – potentiellement tremplin vers l’écurie de pointe – reste donc totalement ouverte.
Cette stratégie s’inscrit dans la logique de Red Bull, qui a toujours privilégié l’observation minutieuse du potentiel à long terme de ses pilotes. Les prochaines courses seront donc capitales pour Tsunoda, Ricciardo, et potentiellement pour d’autres membres de la filière. Les fans de F1 pourraient donc encore s’attendre à de belles démonstrations de ténacité et, qui sait, à quelques rebondissements spectaculaires dignes du show que seule la Formule 1 sait offrir.
En attendant, le public japonais continue de vibrer pour son porte-étendard, dont le rêve d’un volant chez Red Bull n’a jamais été aussi palpable. La tension monte sur la grille, et l’on suivra avec attention l’évolution de ce dossier dans les semaines à venir. Une chose est certaine : Red Bull n’a pas fini de faire parler d’elle dans le grand ballet des transferts, et chaque performance de Tsunoda pourrait bien rebattre les cartes d’un marché en pleine ébullition.