Au cœur de la saison 2025 de Formule 1, l’équipe Kick Sauber se trouve à la croisée des chemins. En effet, le premier semestre nous a offert un mélange de déceptions et d’épisodes encourageants, témoignant à la fois des défis inhérents à une équipe indépendante et de ses ambitions renouvelées en vue de l’après-ère Alfa Romeo et avant l’arrivée d’Audi. Tandis que les autres écuries ont su capitaliser sur les nouvelles règlementations pour progresser, Kick Sauber peine à concrétiser ses ambitions mais refuse pour autant d’abandonner la lutte.
Le bilan chiffré parle de lui-même : aucune entrée dans les points après plusieurs Grands Prix, ce qui classe l’équipe au bas du classement, à égalité avec Haas, mais derrière grâce aux meilleures positions finales de son rival américain. Ce manque de performance trouve ses racines dans plusieurs facteurs : une monoplace, la C44, qui peine à suivre le rythme en qualifications comme en course, mais aussi une exécution parfois perfectible dans les stands, où les erreurs de stratégie et d’arrêt ont coûté cher à Bottas et Zhou.
Cependant, les hommes de Hinwil n’ont pas manqué de montrer quelques sursauts prometteurs. Parmi les points positifs, la fiabilité de la voiture et une meilleure compréhension aérodynamique au fil des évolutions apportées. Valtteri Bottas, fort de son expérience, a souvent réussi à extraire le maximum d’un package limité, tandis que Guanyu Zhou continue de montrer sa résilience, malgré un calendrier qui ne lui a pas toujours été favorable. L’attitude combative du duo prouve que l’équipe suisse ne compte pas se laisser distancer sans se battre.
Ce premier semestre a aussi mis en lumière plusieurs axes de développement cruciaux. Les arrêts au stand, par exemple, ont été source de frustration à plusieurs reprises, avec un pit stop d’anthologie à Bahreïn dépassant 49 secondes, un coup dur en début de saison. Ce secteur reste donc un chantier prioritaire, tout comme la recherche d’une meilleure motricité en sortie de virage pour rivaliser avec Williams et RB. L’arrivée de plusieurs mises à jour, notamment lors du Grand Prix d’Emilie-Romagne, prouvent l’engagement du département technique qui travaille sans relâche pour faire évoluer la C44 malgré des ressources limitées par rapport aux cadors du plateau.
L’avenir ne manque toutefois pas de motifs d’espoir. En coulisses, Sauber se prépare déjà à la nouvelle ère Audi, recrutant des ingénieurs clés et modernisant ses installations. L’effet de ces changements ne sera visible qu’à moyen terme, mais il insuffle une énergie nouvelle au sein de l’usine de Hinwil. Sur la piste, l’objectif est clair : ouvrir enfin le compteur de points, idéalement lors d’une course chaotique où la stratégie et la fiabilité pourraient enfin tourner à l’avantage de l’équipe.
Pour les fans de F1, Kick Sauber continue d’incarner une forme de romantisme : celle d’une écurie qui refuse de céder malgré les coups durs, croyant à la magie d’un dimanche où tout pourra changer. La résilience et la volonté de ne rien lâcher, même lorsque les résultats tardent, forcent le respect dans un championnat dominé par de grosses structures. Et si l’on aime la F1 pour ses histoires humaines, alors celle de Kick Sauber en 2025 mérite d’être suivie de près, car elle pourrait bien nous offrir encore quelques moments de bravoure avant de tourner la page vers un nouvel horizon prometteur.