La Formule 1 traverse actuellement une période de bouleversements et de remises en question pour plusieurs équipes historiques du paddock. Parmi elles, Alpine se retrouve sous les projecteurs, non pas pour ses performances, mais pour ses difficultés internes. À l'opposé, l'équipe Haas, bien que moins prestigieuse sur le papier, semble avoir réussi à maintenir une stabilité surprenante. Esteban Ocon, récemment interrogé, n’a pas caché sa vision des différences fondamentales entre les deux équipes, offrant ainsi un éclairage inédit sur l’état de santé du management et de l’ambiance au sein des écuries de F1.
À première vue, comparer Alpine et Haas pourrait sembler surprenant. Alpine, avec le soutien du géant Renault, bénéficie d'un budget conséquent, d’une usine aux infrastructures avancées et d'une histoire sportive riche. Haas, de son côté, évolue en tant qu’équipe indépendante, travaillant avec des ressources nettement plus limitées et un effectif réduit. Pourtant, selon Ocon et plusieurs observateurs, l’environnement chez Haas respire une cohérence et une harmonie plus palpables que dans les couloirs d’Enstone.
Ocon souligne notamment que la structure de Haas, simplifiée et transparente, permet à chaque employé de mieux comprendre sa mission. Le management, selon le pilote français, fait preuve d’une grande clarté et d’une écoute active, favorisant une ambiance de travail positive et soudée. En revanche, Alpine semble victime de l’instabilité en haut de sa hiérarchie, avec une succession de départs de figures clés et une vision rarement partagée uniformément à travers l’équipe.
Il ne faut donc pas s’étonner si, malgré sa taille modeste, Haas affiche un niveau d’engagement et de motivation en interne que beaucoup d’équipes plus établies pourraient envier. Les témoignages rapportent une atmosphère “familiale”, renforcée par la proximité de Günther Steiner, ancien team principal, et désormais de Ayao Komatsu, à la tête de l'équipe. Les décisions semblent prises plus rapidement, et l’absence de bureaucratie excessive offre à chacun la possibilité de s’exprimer et d’influencer directement le développement de la voiture.
Chez Alpine, la situation paraît plus complexe. Malgré un potentiel de développement indéniable grâce à l’usine de Viry-Châtillon et un vivier de talents techniques, la division des responsabilités et la volatilité du leadership affectent le moral général. Esteban Ocon, confronté à ces obstacles au quotidien, évoque un contraste flagrant avec d’autres équipes de la grille où la stabilité et la vision à long terme sont prioritaires.
Cette saison, si les deux équipes peinent à s’illustrer en piste, la dynamique interne pourrait faire la différence dans leur capacité à se relever. D’un côté, Alpine devra reconstruire ses bases, trouver le bon équilibre entre innovation et continuité, et surtout rétablir la confiance de ses employés. De l’autre, Haas pourrait profiter de son agilité et de sa cohésion pour tirer profit de la moindre opportunité, prouvant une nouvelle fois que la taille ou le budget d’une structure n’est pas nécessairement synonyme de santé ou de réussite en F1.
Pour les fans, l’histoire de ces deux équipes illustre parfaitement que la gestion humaine est souvent aussi cruciale que la performance technique. La capacité à construire une culture d’entreprise saine et inspirante reste le carburant indispensable pour viser les sommets en Formule 1, au-delà de la vitesse pure affichée sur les chronos.
