Le Grand Prix d’Azerbaïdjan à Bakou a offert son lot de surprises et de stratégies osées, notamment du côté de l’écurie Alpine. Esteban Ocon, pilote français animé par un désir tenace de progresser cette saison, a tenté un pari audacieux qui, malheureusement, n’a pas porté ses fruits. Retour sur une course intense marquée par des choix tactiques risqués et l’éclosion de nouveaux talents sur la grille.
Aligné sur la grille avec la ferme volonté de marquer des points sur un tracé propice aux rebondissements, Ocon et son équipe ont opté pour une stratégie dite « agressive ». Le Français a pris le départ avec des pneus durs, un choix inhabituel pour tenter de prolonger son premier relais le plus longtemps possible, dans l’espoir de profiter d’une voiture de sécurité tardive pour gagner de précieuses positions. Cette tactique, déjà vue à Bakou par le passé, repose sur la possibilité de neutralisations ou d’incidents pouvant redistribuer les cartes.
Bien que l’approche fut ambitieuse, la course n’a pas offert les conditions espérées. Un manque de voitures de sécurité et un rythme de course soutenu ont contraint Ocon à effectuer son arrêt alors que la fenêtre stratégique idéale était déjà dépassée. Son pari s’est avéré infructueux, le condamnant à finir loin du top 10 sur la ligne d’arrivée malgré une résistance admirable dans le peloton. La réaction du pilote à l’issue de la course est lucide : « Nous avons tenté quelque chose de différent, mais cela n’a pas payé cette fois-ci ».
Cet épisode souligne à quel point la Formule 1 moderne laisse peu de place à l’improvisation. Les stratégies alternatives sont souvent un pari risqué, en particulier sur un circuit urbain aussi imprévisible que celui de Bakou. « Nous avons espéré une intervention de la safety car ou un incident, mais cela n’a pas eu lieu », a expliqué un ingénieur Alpine. Le manque de rythme de l’A524, combiné à l’absence d’événements favorables, n’a laissé que peu de marge manœuvre au clan tricolore.
La sensation du week-end ne venait pourtant pas que des titulaires : Oliver Bearman, jeune prodige britannique, a crevé l’écran lors de ses premiers tours en Formule 1. Appelé en tant que remplaçant de dernière minute chez Haas, Bearman a impressionné par sa maturité et sa capacité à gérer la pression dans les rues sinueuses de Bakou. Les observateurs de la discipline ne tarissent pas d’éloges, voyant en lui un talent précoce qui promet d’animer la grille dans les années à venir.
Pour Alpine, le constat est plus nuancé. L’équipe poursuit son processus de développement avec l’objectif clair de retrouver le chemin des points de manière régulière. Les enseignements tirés à Bakou seront précieux pour affiner les prochaines stratégies, notamment lors des circuits urbains où la gestion des pneus et la lecture du déroulement de la course peuvent faire basculer les résultats d’un côté comme de l’autre. « Nous devons continuer à travailler dur et à saisir la moindre opportunité », a martelé le staff technique.
À l’aube des prochaines épreuves, la question reste entière : Alpine osera-t-elle de nouveau des choix stratégiques audacieux, quitte à risquer gros ? Ou reviendra-t-elle à des solutions plus classiques pour sécuriser des points essentiels dans la course au championnat ? Une chose est sûre, la passion des fans pour le spectacle offert à Bakou ne faiblit pas, et la saison promet encore son lot de suspense et d’émotions fortes.