La dernière manche du Championnat du monde de Formule 1 2023, qui se déroule sur le tracé étincelant de Yas Marina à Abu Dhabi, a été le théâtre d’une préparation intense pour McLaren. Derrière la domination prévisible de Red Bull, ce Grand Prix final est crucial pour le clan britannique en quête de points pour assurer le quatrième rang au championnat constructeurs, juste devant Aston Martin. Deux atouts majeurs pour l’équipe orange : Lando Norris, de plus en plus expérimenté, et Oscar Piastri, déjà auteur d’exploits pour sa première saison, ont attaqué la dernière séance d’essais libres avec un état d’esprit conquérant et une technologie affinée.
Vendredi soir, la FP2 s’est déroulée dans des conditions proches de celles de la course, donnant un véritable avant-goût du rythme attendu dimanche. Norris s’est montré extrêmement incisif, signant des chronos compétitifs tout en explorant les limites de la piste, tandis que son coéquipier australien, Oscar Piastri, a su impressionner malgré quelques difficultés d’adhérence, signe d’une évolution constante. Les ingénieurs de McLaren n’ont cessé d’apporter de nouvelles optimisations, espérant donner un dernier coup de collier pour décrocher un podium qui lancerait la marque anglaise vers 2024 sous les meilleurs auspices.
Les observateurs ont été nombreux à noter l’effervescence sur le muret des stands McLaren : stratégie pointue, discussion animée sur la dégradation des pneus et anticipation sur les fenêtres de ravitaillement optimales. Les simulations de course réalisées en FP2 ont souligné la dégradation gommée relativement maîtrisée par les deux pilotes, un atout majeur face aux températures décroissantes du bitume d’Abu Dhabi. Le duel interne promet de monter d’un cran avec, à la clef, la possibilité pour McLaren d’enfin aller chercher la victoire tant espérée cette saison.
Même si les rouges de Ferrari ou les verts d’Aston Martin n’ont pas dit leur dernier mot, McLaren semble arriver à Abu Dhabi dans une dynamique supérieure. Les points récoltés par sa jeune paire de pilotes n’ont cessé d’augmenter depuis la pause estivale, la monoplace MCL60 ayant bénéficié de nombreux ajustements aérodynamiques, en particulier un nouveau fond plat et une gestion optimisée du DRS. Le duo Norris-Piastri donne l’impression de fonctionner tel un moteur de précision, chacun renforçant la confiance de l’autre. Pour Piastri, l’enjeu est symbolique : conclure sa saison rookie avec panache et, pourquoi pas, finir devant Norris au général.
Les fans de la marque britannique gardent également en mémoire que McLaren a réussi à monter sur le podium à Yas Marina par le passé, notamment lors des dernières années turbulentes pour Mercedes et Ferrari. La fiabilité affichée par la MCL60 et la sérénité qui semble se dégager de l’équipage offrent des raisons légitimes de croire en un exploit, voire un double podium, pour cette dernière joute de la saison. Les points marqués ici auront aussi une valeur financière directe grâce aux primes constructeurs — un détail qui n’a pas échappé aux stratèges de Woking.
La tension atteindra sans doute son paroxysme samedi lors des qualifications, où le placement sur la grille d’Abu Dhabi est d’autant plus crucial sur un tracé notoirement difficile pour dépasser. Norris, habitué des fins de saison haletantes, s’est montré confiant devant la presse, déclarant croire en le potentiel de sa monoplace. Piastri, quant à lui, continue d’impressionner par sa maturité ; il a d’ores et déjà marqué les esprits comme l’une des révélations de 2023.
Si cette ultime manche ne scellera pas le sort du titre pilotes déjà acquis, elle pourrait bien offrir aux tifosi et autres puristes un feu d’artifice tactique — et inscrire un peu plus McLaren dans la lumière de la renaissance. Une certitude demeure : le spectacle sera au rendez-vous, et chaque tour comptera pour entrer dans la légende déjà foisonnante du circuit Yas Marina.
