Jenson Button, Champion du Monde de Formule 1 en 2009, a officiellement tiré sa révérence sur la scène du sport automobile professionnel. Figure emblématique du paddock, le Britannique avait déjà orienté sa carrière depuis quelques années vers de nouveaux horizons, oscillant entre apparitions médiatiques et rares participations à des courses d’endurance ou des exhibitions. Cette fois, c’est la page d’une époque qui se tourne, celle d’un pilote dont l’élégance et la finesse de pilotage ont marqué toute une génération de fans et de concurrents.
Né le 19 janvier 1980 à Frome, en Angleterre, Button n’a cessé de gravir les échelons du karting à la Formule Ford, puis en passant par la F3 Britannique avant de faire ses débuts tonitruants en F1 en 2000 avec l’écurie Williams. Très vite reconnu pour son sens stratégique et sa capacité à lire les courses en toutes conditions, il a laissé une empreinte indélébile chez tous les teams pour lesquels il a couru, de Benetton à Honda, puis Brawn GP et enfin McLaren. Il compte à son actif 15 victoires en Grand Prix, 50 podiums et surtout cette saison 2009 mythique avec Brawn GP où il a dominé le championnat face à des mastodontes, signant l’une des histoires les plus inattendues de l’ère moderne de la F1.
Après avoir quitté la F1 à temps plein en 2017, Jenson Button a continué à entretenir sa passion pour le sport automobile à travers des engagements en WEC, Super GT ou plus récemment en NASCAR. Il a également brillé comme consultant et commentateur, partageant son expertise sur diverses plateformes tout en gardant la tête froide sur son avenir. Sa décision d'arrêter la compétition professionnelle a été mûrement réfléchie : "Je me sens comblé, la course a tout donné dans ma vie, aujourd'hui il est temps de transmettre différemment", confie-t-il dans une récente déclaration.
Au-delà de ses exploits en piste, Button s’est aussi distingué par son charisme naturel et son approche humble, qualités qui lui ont permis de nouer des liens forts avec fans, mécaniciens et autres pilotes. On se souvient notamment de sa relation particulière avec son père, John Button, tantôt mentor, tantôt complice, qui le suivait sur tous les circuits du monde. L’annonce de sa retraite définitive suscite une vague d’émotion, tant ses interventions et sa vision du pilotage manqueront aux paddocks. Beaucoup saluent non seulement son talent, mais aussi l’empreinte laissée dans l’évolution technique des monoplaces, notamment lors des transitions tumultueuses Honda/Brawn/McLaren où son retour d’expérience a fait la différence.
Indéniablement, Button a su conjuguer performances sportives et intelligence médiatique, s’illustrant par des victoires épiques sous la pluie – à l’image de Montréal 2011, élu par beaucoup comme l’un des plus beaux Grand Prix de l’histoire. Sa gestion des pneus, son calme félin et son esprit stratégique ont longtemps fait de lui un adversaire redouté, respecté même par des champions comme Lewis Hamilton ou Fernando Alonso. Mais c’est aussi sa capacité à se remettre en question, à rebondir après chaque difficulté qui fait de Jenson un modèle pour les jeunes générations.
Désormais, il se consacrera à ses autres passions, à l’accompagnement de jeunes talents et à sa vie familiale. On peut s’attendre à le retrouver, ponctuellement, sur les grilles d’endurance ou dans les médias, où sa vision du sport et son franc-parler continueront d’éclairer les débats. L’histoire retiendra de lui un champion atypique, vrai gentleman driver à l’ancienne, dont la trajectoire force l’admiration et l’inspiration. Merci Jenson, et à bientôt sur un autre terrain de jeu – celui où la passion du sport automobile se partage avec générosité.