Depuis l’annonce choc de l’arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari en 2025, aux côtés de Charles Leclerc, la Scuderia entre dans une nouvelle ère pleine de promesses… et de questions. Frédéric Vasseur, le directeur d’équipe, ne s’en cache pas : la pression à Maranello est unique, et la palpitante saison qui s’annonce cristallise déjà toutes les attentes. Mais une déclaration récente du Team Principal offre un éclairage passionnant sur la philosophie de management instaurée depuis son arrivée.
Vasseur, ancien patron d’Alfa Romeo et figure respectée du paddock, a confirmé que ses pilotes—Hamilton et Leclerc—seraient « libres de critiquer publiquement » l’équipe Ferrari si besoin. Une prise de position audacieuse dans le monde souvent feutré de la F1, où la communication est minutieusement calibrée et chaque mot pesé. Selon le Français, cette liberté d’expression participe à la maturité des pilotes de très haut niveau, dont les analyses techniques sont essentielles à la progression de l’écurie. Un vent nouveau souffle donc sur Maranello, loin de l’époque où Ferrari imposait le silence à ses champions sous la bannière du “Speak Ferrari or say nothing”.
En pratique, cela signifie que ni Lewis Hamilton—l’octuple champion du monde aux prises de position assumées—ni Charles Leclerc, enfant du pays et figure de proue du projet, ne seront muselés en cas de frustrations ou de critiques publiques concernant le développement de la monoplace. Vasseur y voit même un levier de motivation : « La critique constructive fait partie du travail. Si les pilotes identifient un problème et l'évoquent devant les médias, c’est souvent parce qu’il a déjà été évoqué en interne. Le plus important, c’est d’agir et de progresser. »
Cette politique s’inscrit dans une volonté de moderniser Ferrari et de dynamiser l’échange avec ses pilotes stars—un aspect fondamental pour rivaliser avec les mastodontes Red Bull et Mercedes. L’accent est mis sur la transparence, tant à l’usine que sur la pitlane. Vasseur insiste : « Je préfère un problème sur la table que sous le tapis. » Cette gestion « à la française » privilégie le dialogue, évite les tabous et vise à créer un climat où chacun se sent responsabilisé. Un état d’esprit qui pourrait s’avérer précieux lorsque la pression médiatique et l’excitation des tifosi bousculeront les nerfs des pilotes au fil de la saison.
Pour Leclerc, fidèle à la Scuderia depuis 2019, cette nouvelle liberté verbale représente une évolution bienvenue. Connu pour son tempérament passionné et franc, le Monégasque n’a jamais caché sa frustration lors des courses où la stratégie ou la fiabilité de la Ferrari l’ont trahi. Cette saison, il saura, selon toute vraisemblance, exprimer plus ouvertement ses attentes envers l’équipe—ce qui pourrait être bénéfique, à la fois pour Ferrari et pour l’évolution de sa propre carrière.
Quant à Hamilton, sa réputation le précède : loin d’être un simple compétiteur, il est aussi l’une des voix les plus influentes du paddock. Sa capacité à pointer du doigt ce qui ne fonctionne pas—tout en restant constructif et motivé—pourrait bien former un duo détonant avec la direction de Vasseur. Ce tandem Anglo-Français promet des débats animés, mais surtout une ambition commune : faire de Ferrari une nouvelle fois la référence du Championnat du monde, deux décennies après son dernier sacre.
Bien sûr, la capacité de la Scuderia à gérer ces fortes têtes sera scrutée de près par la planète F1. Mais une chose est sûre : l’ambiance ne sera jamais tiède à Maranello, et les tifosi peuvent déjà rêver à haute voix d’un retour triomphal sur les plus hautes marches du podium. Reste à voir si la liberté d’expression conquise cette saison saura accélérer la reconquête… ou en révéler les faiblesses.
