L'ambiance était électrique sur le circuit de Yas Marina ce mardi, alors que les écuries de Formule 1 ont profité de l'après-Grand Prix d'Abu Dhabi pour réaliser une journée d’essais cruciale avec plusieurs jeunes pilotes et voitures dites "mulet" pour tester les gommes Pirelli 2025. Mercedes, Ferrari, Red Bull et toutes les équipes du plateau avaient à cœur de recueillir des données précieuses – et quelques-uns de leurs jeunes talents ont brillé sous les projecteurs émiratis.
Parmi eux, l’Américain Jak Crawford (Aston Martin) a signé le meilleur chrono absolu de la séance, s’offrant ainsi une exposition mondiale remarquable après une prometteuse campagne en Formule 2. Son tour en 1'24''336 a suffi pour surpasser les titulaires habituels, un exploit qui confirme la stratégie des équipes, désireuses de découvrir les futurs cracks du paddock. Derrière Crawford, c’est Frederik Vesti (Mercedes) qui impressionnait en se hissant à la deuxième position. Le Danois, qui vise un poste à temps plein en F1 dans un futur proche, n’a rien laissé au hasard, cumulant les kilomètres et prouvant le sérieux de l’académie Mercedes.
Côté technique, le focus était aussi mis sur les monoplaces "mule cars" adaptées pour simuler les goulets et contraintes aérodynamiques attendus avec les gommes Pirelli nouvelle génération. Mercedes s’est montré véloce dans cet exercice, George Russell affichant un rythme solide tout au long de la journée sur ce terrain d’expérimentation, alors même que Ferrari et Red Bull semblaient plus discrets et se concentraient visiblement sur l’endurance des pneus évolués plutôt que la performance pure. Il est à noter que ces essais jouent un rôle clé dans les choix stratégiques des équipes pour la saison à venir, notamment pour la compréhension du comportement des voitures avec une nouvelle spécification de pneus.
Pour Max Verstappen, la séance était synonyme de continuité : déjà assuré de son troisième titre mondial, le Néerlandais s’est attaché à peaufiner les réglages de sa Red Bull en vue de 2025, tout en échangeant longuement avec les ingénieurs de Milton Keynes sur les ressentis face aux modifications des enveloppes Pirelli. Ferraristes et McLarénistes n’étaient pas en reste, mettant également en avant leurs réservistes : Oliver Bearman pour les Rouges, Oscar Piastri pour les papayes, tous deux auteurs de longs relais pour repousser les limites de leur machine et de leur endurance physique et mentale.
De manière plus globale, ces tests post-saison rappellent combien la transition vers la réglementation 2026 se prépare dès aujourd’hui. La gestion de la dégradation des pneus, la précision des données télémétriques et la capacité à mettre en valeur les jeunes pousses sont plus que jamais à l’ordre du jour. Les équipes profitent aussi de l’accalmie pour valider certains concepts aérodynamiques en dehors des contraintes du parc fermé, et ajuster leurs setups en fonction des premiers retours sur les composés expérimentaux proposés par Pirelli.
Il ne faudra pas non plus sous-estimer l’importance de la préparation mentale des jeunes espoirs alignés à Abu Dhabi. Pour beaucoup d'entre eux, courir dans le cockpit d’une F1, même pour une seule journée, représente une occasion en or de convaincre les décideurs du paddock et de réussir la synthèse entre vitesse pure, gestion technique et capacité de retour d’information. Plusieurs regards étaient par ailleurs braqués sur Franco Colapinto (Williams) et Théo Pourchaire (Alfa Romeo), tous deux auteurs de prestations abouties, laissant entrevoir une future génération prometteuse dans l’élite du sport automobile.
Au final, si la bataille de la saison 2023 s’est achevée au drapeau à damier dimanche, c’est bien à travers ces essais que la véritable course vers la saison prochaine s’enclenche. Entre prises de repères pour les rookies et optimisation technique pour les titulaires, chaque minute passée en piste fut déterminante. Rendez-vous en 2024 pour voir quelles équipes auront tiré le meilleur parti de ces milliers de kilomètres pour faire la différence dès la manche d’ouverture !