Oscar Piastri, jeune prodige australien du paddock, a encore une fois démontré, lors du Grand Prix de Mexico, combien il savait analyser une situation complexe pour progresser au fil du week-end. Sur un tracé aussi exigeant que l’Autódromo Hermanos Rodríguez, où les particularités de l’altitude et l’évolution rapide de la piste compliquent le travail des ingénieurs comme celui des pilotes, le rookie de l’écurie McLaren n’a pas hésité à expérimenter pour franchir un cap dans sa compréhension de la monoplace ainsi que dans sa maîtrise de la gestion course.
Contrairement à d’autres circuits plus traditionnels, le Grand Prix du Mexique pousse les équipes à chercher des compromis aérodynamiques spécifiques — la faible densité de l’air réduit l’appui, tandis que la gestion des températures reste cruciale à cause du refroidissement moindre. C’est dans ce contexte que Piastri s’est révélé particulièrement attentif à ses sensations durant les premiers essais libres, signalant à son équipe des points précis à travailler pour améliorer la stabilité de la MCL60.
Dès la deuxième séance, le pilote australien a travaillé étroitement avec ses ingénieurs pour ajuster non seulement le set-up de son aileron avant, mais aussi la manière de monter les vibreurs, un élément clé sur ce tracé. Les efforts déployés se sont vite traduits en une meilleure gestion de la dégradation des pneumatiques, thème majeur au Mexique et souvent décisif en termes de stratégie. Cette capacité à analyser, adapter et progresser dans la foulée signe la maturité remarquable de Piastri, qui dispute seulement sa première saison en Formule 1.
Outre son travail remarquable sur la gestion des gommes, Piastri a su tirer parti des retours de piste, que ce soit lors des briefs d’après-session ou en direct par radio. Il a ainsi modifié son style de pilotage dans les sections sinueuses, là où la voiture tendait à perdre l’arrière, optant pour une approche plus douce à l’accélération pour préserver son train de pneus arrière. Ce type de détail fait la différence et impressionne dans une équipe où la compétition interne, avec un Lando Norris très performant, pousse chaque pilote à donner le meilleur.
Le dimanche, sa course a été marquée par une bataille acharnée dans le peloton. La fiabilité du rythme de Piastri sur la durée, combinée à une gestion stratégique des neutralisations, aurait pu lui permettre d’aller chercher encore mieux au classement final sans quelques incidents de course qui ont limité ses possibilités offensives dans le dernier relais. Son sens du combat et sa capacité à défendre sa position ont cependant été salués par son équipe à l’issue de l’épreuve.
Mais au-delà du résultat brut, les progrès de Piastri à Mexico prouvent qu’il sait apprendre vite, tant sur le plan technique que psychologique. Au fil de la saison, il est parvenu à gommer les faiblesses repérées en début d’année. Cette montée en puissance se traduit exactement pas à pas, grandissant dans l’ombre des stars tout en consolidant sa propre réputation. Sachant qu’il dispose maintenant d’outils et de méthodes efficients pour faire évoluer voiture et pilotage sur des circuits atypiques comme celui de Mexico, il ne fait guère de doute que les prochains rendez-vous lui permettront de viser les places d’honneur plus régulièrement.
Pour les fans de Formule 1, il devient passionnant de suivre l’évolution de ce jeune talent. Sa capacité à analyser et à réagir avec un sang-froid remarquable rappelle les débuts des plus grands. Si McLaren continue à fournir une monoplace compétitive et que Piastri poursuit sur cette voie, nul doute que le paddock tout entier pourrait bientôt compter sur un nouvel acteur sérieux dans la course aux victoires.
