Depuis le Grand Prix de Hongrie 2024, le débat autour des consignes d’équipe chez McLaren a repris de plus belle. L’écurie britannique, désormais redevenue l’une des forces majeures du plateau de Formule 1, doit gérer l’ambition grandissante de ses deux pilotes, Lando Norris et Oscar Piastri. Mais derrière les stratégies de course, une question brûlante anime les paddocks : jusqu’où McLaren peut-elle aller pour maximiser ses chances sans entacher l’image du sport ou créer de tension interne ?
Lors de la course à Budapest, McLaren a opté pour un échange de positions entre Norris et Piastri. Ce choix était dicté, selon l’équipe, par une supériorité stratégique de Norris à ce moment précis de la course. Mais certains fans – et même des analystes – ont pointé du doigt la répétitivité de ce type de décisions, soupçonnant l’établissement d’une hiérarchie non dite au sein de l’équipe, avec Norris en favori potentiel. McLaren a tenté de justifier sa décision en la comparant à celle prise par Ferrari lors du Grand Prix d’Italie 2023, lorsque Sainz avait été sommé de laisser passer Leclerc pour maximiser le résultat d’équipe.
Pour dissiper tout malentendu et détailler sa position, Andrea Stella, directeur d’équipe chez McLaren, a rappelé que la situation de Monza 2023 n’était pas directement comparable à celle de Budapest 2024. En Italie, les deux pilotes Ferrari luttaient pour un podium et les intérêts de l’équipe étaient alignés avec le souhait de limiter les risques pour obtenir le maximum de points. À l’inverse, en Hongrie, la manœuvre de McLaren relevait principalement d’une optimisation de stratégie, sans qu’une lutte directe pour la victoire ne soit engagée à ce moment précis.
La question de la comparaison directe entre ces deux méthodes de gestion sportive reste néanmoins au centre des discussions. Il est indéniable que la montée en puissance de McLaren force l’écurie à entrer dans une nouvelle ère : celle où chaque point compte, où chaque erreur stratégique peut coûter très cher dans la lutte pour le championnat Constructeurs, pour lequel Red Bull, Mercedes et Ferrari restent de redoutables concurrents. Les décisions doivent donc être prises rapidement et de façon réfléchie – mais la communication autour de ces choix devient alors un exercice d’équilibriste.
Ce qui distingue notamment la situation de McLaren en 2024, c’est la proximité de niveau entre ses deux pilotes. Norris, désormais candidat crédible à une première victoire, voire à un titre dans les prochaines années, continue d’éprouver la confiance de l’équipe. Piastri, jeune talent australien, confirme course après course un potentiel rare. Cette dynamique génère une saine émulation, mais met aussi l’encadrement de l’écurie à l’épreuve, chaque décision étant scrutée et interprétée, parfois au prisme de la rivalité naissante.
McLaren doit donc jouer sur tous les tableaux : garder ses pilotes motivés, éviter tout sentiment de favoritisme, et poursuivre sa progression technique et stratégique pour enfin ramener une victoire tant espérée à Woking. Les fans, quant à eux, scrutent chaque manœuvre et attendent avant tout du spectacle – sans pour autant voir le sport dénaturé par des consignes trop systématiques. Les prochaines courses seront décisives car la lutte promet d’être de plus en plus serrée dans le peloton de tête. McLaren saura-t-elle résister à la pression et continuer sur sa lancée sans casser l’équilibre fragile au sein de son duo étoile ? Une chose est sûre : les prochaines semaines s’annoncent palpitantes pour tous les passionnés de Formule 1.
