Depuis le début de la saison, l’écurie McLaren s’est distinguée comme l’un des acteurs majeurs du paddock, affichant une progression fulgurante grâce à des évolutions techniques et à la synergie de ses pilotes. À Bakou, beaucoup s’attendaient logiquement à voir les voitures orange papaye dominer la feuille des temps, portées par la dynamique observée lors des précédents Grands Prix. Toutefois, la réalité de la première journée d’essais libres a révélé un tableau moins idyllique pour l’équipe de Woking, qui doit désormais composer avec de nouveaux défis mis en lumière sur le circuit urbain azéri.
Le tracé unique de Bakou, mélangeant longues lignes droites et enchaînements serrés entre les murs, expose brutalement la capacité des unités de puissance et la finesse aérodynamique de chaque monoplace. Or, là où la MCL38 semblait exceller sur des circuits aux courbes moyennes et rapides, les ingénieurs de McLaren ont visiblement rencontré des complications à trouver les bons réglages sur ce circuit exigeant. Les problèmes d’adhérence à faible vitesse et la gestion délicate de l’usure des pneumatiques se sont fait ressentir, empêchant Lando Norris et Oscar Piastri de s’illustrer tout en haut des classements lors des premières séances.
Même si leurs temps au tour restent compétitifs, les analyses télémétriques montrent une difficulté à exploiter le potentiel total en mode qualifications, particulièrement dans le secteur sinueux du deuxième intermédiaire. Tandis que la SF-24 de Ferrari et la Red Bull RB20 semblent à l’aise dans ces sections, McLaren doit travailler d’arrache-pied pour rattraper ce déficit avant la séance décisive du samedi. Zak Brown et Andrea Stella savent pertinemment que la moindre erreur à Bakou peut coûter cher, et l’expérience des dernières saisons rappelle à quel point une adaptation rapide reste vitale sur cette piste atypique.
Au-delà de la pure performance, l’équipe britannique doit également composer avec un plateau plus serré que jamais. En effet, Mercedes et Aston Martin semblent avoir franchi un cap avec leurs récentes évolutions, plaçant la pression sur le duo Norris-Piastri, qui devra faire preuve de résilience en qualifications pour ne pas être englué dans le trafic omniprésent sur la ligne droite interminable de Bakou. De plus, le phénomène du « tow » (l’aspiration) jouera un rôle déterminant lors de la Q3 : mal géré, il peut transformer une stratégie brillante en cauchemar, comme l’ont déjà vécu certains favoris les années précédentes.
Mais que faut-il réellement attendre de la suite du week-end ? L’intelligence stratégique du mur des stands McLaren et la capacité de Norris à profiter des incidents de course pourraient bien changer la donne. Sur ce circuit piégeux, la probabilité d’une voiture de sécurité est très élevée, ouvrant la porte à des changements de pneus gratuits et à des opportunités pour bouleverser la hiérarchie. McLaren, souvent habile lorsqu’il s’agit de prendre des décisions réactives, reste donc un prétendant sérieux au podium, voire à la victoire si la réussite s’invite.
En attendant, les fans peuvent suivre de près les ajustements opérés lors de la troisième séance d’essais libres. Des modifications sont attendues notamment sur le plan de l’aileron arrière, pour maximiser la vitesse de pointe tout en préservant la stabilité dans le secteur sinueux. Les performances du duo Norris-Piastri lors de ce dernier galop d’essai promettent d’être instructives quant aux possibilités des papayes dimanche — et pourraient bien rassurer les supporters orange avant la course la plus imprévisible du calendrier.