La Formule 1 réserve toujours son lot de surprises et d’histoires fascinantes, et le jeune prodige britannique Oliver Bearman vient d’en apporter une nouvelle preuve lors du Grand Prix de Grande-Bretagne. Depuis l’introduction de la dernière mise à jour sur la Haas VF-24, Bearman ne cache pas son étonnement devant la transformation radicale de ses sensations au volant. Les essais sur le mythique circuit de Silverstone ont permis au pilote d’exprimer une confiance nouvelle, démontrant une nette différence de comportement de sa monoplace par rapport aux versions précédentes.
Arrivé en F1 en tant que remplaçant ponctuel et pilote de réserve de la Scuderia Ferrari, Bearman a multiplié les apparitions remarquées cette saison chez Haas. Mais jusque-là, il se battait souvent avec une monoplace délicate, souffrant du manque de stabilité et d’adhérence, en particulier dans les phases rapides. Les ingénieurs de l’équipe américaine, conscients du retard de développement sur la concurrence, ont déployé un important package aérodynamique pour Silverstone – et le résultat est visible dès les premiers tours de roue : la nouvelle Haas semble s’être métamorphosée.
« Je n’arrivais pas à croire à quel point la voiture a changé de personnalité, explique Bearman dans le paddock après les premiers essais libres. Là où, auparavant, j’avais l’impression d’être sur la corde raide à chaque virage rapide, je peux désormais attaquer sans arrière-pensée. La confiance, clé pour tout pilote, me permet enfin de repousser mes limites et de me concentrer sur la performance pure. »
Bien que la Haas VF-24 ne joue pas encore les premiers rôles, ce bond en avant technique devrait permettre à l’équipe de s’extirper davantage du peloton et de viser plus souvent la Q2, voire la Q3, lors des qualifications. Bearman souligne également un point crucial : « La voiture ne me surprend plus négativement, même dans les conditions changeantes typiques de la météo britannique. Sur le mouillé, puis sur le sec, le comportement reste sain et prévisible. C’est exactement ce qu’il nous fallait pour travailler sereinement et progresser. »
L’importance de la confiance entre le pilote et sa machine ne saurait être sous-estimée en Formule 1 moderne. Pour une équipe comme Haas, souvent cantonnée à composer avec un budget inférieur à celui de ses rivaux, chaque évolution réussie devient un atout précieux pour motiver l’ensemble du team. L’intégration des nouveautés, incluant un plancher revisité, des ajustements sur les suspensions et des éléments aérodynamiques revus, montre l’impact concret du travail de l’usine menée par Simone Resta et ses ingénieurs.
Pour Bearman, l’enjeu se situe aussi sur le plan personnel. À seulement 19 ans, il sait que chaque prestation en piste représente une audition devant le paddock. Avec cette version optimisée de la VF-24, le jeune Britannique espère marquer les esprits non seulement pour Haas, mais aussi pour Ferrari, qui observe de près la progression de son protégé. « J’ai pu réviser mes trajectoires, freiner plus tard et ressortir plus fort des courbes rapides. Cela change totalement l’approche du week-end. »
Hormis la performance pure, le moral de l’équipe reçoit un boost bienvenu. Les mécaniciens et ingénieurs, souvent mis à rude épreuve pendant la première moitié de saison, peuvent désormais nourrir des espoirs crédibles pour la suite du championnat. De quoi donner envie aux fans d’Haas de croire à l’exploit lors des prochaines courses, sous le regard admiratif d’un paddock toujours prompt à saluer les progressions des « petits » face aux géants.
À l’heure où la grille de F1 affiche un niveau de compétitivité rarement atteint, chaque détail compte. Les progrès réalisés par Haas pourraient bien inspirer d’autres écuries au sein du peloton, mais aussi redessiner certaines cartes dans la hiérarchie des jeunes talents. Oliver Bearman, désormais doté d’un outil à la hauteur de son talent, aura à cœur de continuer ce bel élan et d’enrichir le feuilleton d’une saison 2024 déjà riche en rebondissements.
