La course de Formule 1 à Montréal restera dans les annales, non seulement pour la lutte féroce au sommet, mais aussi pour son épilogue inattendu concernant Lewis Hamilton. Alors que la pluie s’invitait à plusieurs reprises sur le Circuit Gilles-Villeneuve, offrant un spectacle haletant aux fans, l’issue de la bataille pour les places d’honneur a été chamboulée bien après le drapeau à damier. Lewis Hamilton, qui espérait consolider une position respectable, a finalement vu sa cinquième place lui échapper au profit de Fernando Alonso, suite à une pénalité de temps attribuée après la course.
La tension était palpable dès le départ, les Mercedes semblant mieux dans le rythme que lors de certains Grands Prix précédents. Toutefois, une gestion complexe du trafic et des conditions météo capricieuses a piégé bon nombre de pilotes expérimentés. Hamilton, champion du monde à sept reprises, a tout donné pour rester à portée de tir du podium, livrant bataille aussi bien avec ses adversaires qu’avec les gimmicks stratégiques qu’impose une course à la météo changeante. Pourtant, c’est une infraction moins spectaculaire – mais tout aussi déterminante – qui allait sceller son résultat final à Montréal.
À la suite d’une manœuvre sous régime de voiture de sécurité, les commissaires de la FIA ont estimé que Hamilton avait enfreint le règlement. Après enquête, il lui a été infligé une pénalité de cinq secondes ajoutée à son chrono final, assez pour le reléguer derrière Fernando Alonso, qui attendait depuis l’arrivée une potentielle opportunité de grappiller une position. Le Britannique, déçu, a reconnu l’erreur tout en exprimant sa frustration de perdre une place de cette façon, alors que l’écart se jouait à quelques dixièmes près.
Ce dénouement rappelle à quel point la rigueur du règlement sportif en F1 ne laisse passer aucune erreur, même minime. Pour Mercedes, la déception est grande : le gain de points glané par George Russell, grâce à une stratégie osée lors des arrêts aux stands, aurait pu être accompagné d’un résultat solide de Hamilton, alors que l’écurie allemande tente de redresser la barre face à la montée en puissance de McLaren et la constance de Ferrari. Toto Wolff, le patron de l’équipe, a insisté sur la nécessité de « rester vigilant à chaque instant » alors que les batailles pour le championnat constructeurs et pilotes s’annoncent plus serrées que jamais.
Fernando Alonso, quant à lui, tire son épingle du jeu et démontre, une fois de plus à 42 ans, l’impact que peuvent avoir persévérance et expérience dans l’univers impitoyable de la F1 moderne. Pour Aston Martin, cette cinquième place sur tapis vert, suite à une course difficile entachée par des problèmes d’adhérence, redonne du baume au cœur à l’écurie britannique qui traverse une phase de progression en dents de scie.
La semaine a d’ailleurs été riche en débats sur l’équité des sanctions post-course, surtout à l’heure du direct permanent où chaque mouvement est scruté par des millions de téléspectateurs. Les fans débattent : la F1 gagnerait-elle à résoudre plus rapidement ces dossiers pour préserver la spontanéité de l’émotion d’après-course ? Les luttes intermédiaires, comme celle pour la cinquième position, illustrent l’importance de chaque point pour les équipes du peloton derrière les intouchables Red Bull et Ferrari.
Alors que le championnat se dirige vers la prochaine manche, cet épisode souligne la beauté et la cruauté du sport automobile : tout peut se jouer sur une décision, un détail. Cette saison 2024, particulièrement indécise derrière le leader Verstappen, s’annonce pleine de rebondissements, avec un peloton qui rêve de faire trébucher les favoris… et où la moindre erreur ne pardonne pas.
