Depuis ses débuts en Formule 1, McLaren a marqué de son empreinte de nombreux circuits mythiques, mais aucun autant qu’à Interlagos, théâtre du Grand Prix du Brésil. L’écurie de Woking détient un record impressionnant de 12 victoires sur le sol brésilien, surpassant même Ferrari dans ce domaine, un exploit qui traduit à la fois régularité, audace stratégique et excellence de ses pilotes à travers les époques.
La première victoire de McLaren au Brésil remonte à 1974, avec Emerson Fittipaldi, l’enfant du pays, triomphant lors de la deuxième manche de la saison. Dès lors, le Grand Prix d’Interlagos est devenu un terrain de chasse favori pour l’équipe, notamment pendant les années 1980 et 1990, une période dorée portée par les exploits d’Ayrton Senna, Alain Prost et Mika Häkkinen. L’aura d’Ayrton Senna, icône nationale et héros de McLaren, a profondément lié l’écurie à l’histoire brésilienne de la F1.
En 1984, Alain Prost s’impose pour McLaren après une édition mouvementée marquée par une météo capricieuse. Deux ans plus tard, la légende continue avec la victoire de Prost sur la nouvelle MP4/2C à Jacarepaguá. Dans les années 1990, c’est au tour de Senna d’offrir à ses supporters brésiliens des moments inoubliables. La victoire d’Ayrton à domicile en 1991 reste l’un des grands moments d’émotion du sport : épuisé physiquement après avoir piloté sans ses six rapports de vitesses à la fin de la course, le Pauliste hurle de bonheur sous le drapeau à damiers.
Le circuit brésilien n’a jamais été un terrain acquis d’avance. Les victoires de Mika Häkkinen en 1998 et 1999, alors que McLaren livrait une lutte acharnée contre Ferrari et Michael Schumacher, témoignent d’une résilience remarquable. La MP4/13 et la MP4/14 se sont avérées redoutables sur la piste bosselée d’Interlagos, propulsant le Finlandais vers deux titres mondiaux en partie grâce à ces succès sud-américains.
Au fil des années, la technologie a évolué, mais la passion demeure intacte. En 2005, Juan Pablo Montoya livre une prestation magistrale pour décrocher la douzième et, à ce jour, dernière victoire de McLaren au Brésil. Ce triomphe a aussi été le théâtre d’un moment historique : l’obtention du deuxième titre mondial consécutif de Fernando Alonso… Pour Renault ! Cette ironie du calendrier illustre combien Interlagos a souvent offert des scénarii épiques aux fans.
L’héritage brésilien de McLaren ne se limite pas aux victoires. Le circuit d’Interlagos a toujours réservé son lot de défis stratégiques et de rebondissements imprévisibles — des tempêtes soudaines aux accrochages spectaculaires dans le mythique « Senna S ». C’est aussi à São Paulo que l’équipe a souvent confirmé son statut de référence en matière d’efficacité des arrêts au stand et d’audace tactique.
La relation entre McLaren et le Grand Prix du Brésil témoigne d’une alchimie rare entre une écurie, ses pilotes légendaires et un pays passionné de Formule 1. Grâce à la fidélité de ses fans et à la soif de victoire de ses duos de pilotes, McLaren continue d’inspirer, génération après génération, sur ce circuit qui ne pardonne rien et récompense tout.
Alors que l’avenir réserve encore de nombreux chapitres à écrire, chaque visite de la F1 à Interlagos rappelle le poids immense de ce palmarès : 12 triomphes, synonymes de moments gravés à jamais dans la légende du sport automobile. Les supporters de McLaren, qu’ils soient au bord de la piste ou derrière leur écran, gardent l’espoir de bientôt voir s’ajouter d’autres lignes à ce fabuleux tableau d'honneur.