Le coup d’envoi tant attendu du Grand Prix de Las Vegas a tenu toutes ses promesses dès la première séance d’essais libres, qui a vu Charles Leclerc réaliser le meilleur temps sur un tracé encore vierge et capricieux dans la nuit néon du Nevada. Si la ville du jeu brillait de mille feux, c’est la Scuderia Ferrari qui a montré les muscles sur un circuit urbain aussi inédit qu’exigeant.
Le terrain de jeu était délicat pour les pilotes, avec une piste fraîche, poussiéreuse et encore largement dépourvue de gomme, rendant le grip précaire et les repères difficiles à fixer. Charles Leclerc n’a pourtant pas tardé à dompter l’asphalte américain, propulsant sa Ferrari au sommet de la feuille des temps avec un tour impressionnant réalisé en pneus mediums. Son chrono est d’autant plus remarquable que le Monégasque a dû composer avec les conditions piégeuses du nouveau circuit, serpentant entre les hôtels et les casinos les plus célèbres de Las Vegas.
La séance a été marquée par la prudence des équipes, chacune adaptant méthodiquement ses réglages à ce circuit encore méconnu. Les écarts étaient serrés durant l’ensemble de l’heure d’essais, signe que la hiérarchie pour ce week-end pourrait être sujette à surprises. Les Red Bull de Verstappen et Pérez, bien qu’attendues en favoris, n’ont pas pu détrôner Leclerc lors de cette entrée en matière, même si elles restent en embuscade.
Les Mercedes d’Hamilton et de Russell se sont également montrées compétitives, oscillant dans le haut de la feuille des temps mais sans parvenir à signer un tour aussi propre que celui de Leclerc. Les monoplaces argentées semblaient souffrir du manque d’adhérence généralisé, les obligeant à corriger des survirages fréquents et à composer avec les pièges de la piste, notamment dans la longue ligne droite du Strip où la vitesse de pointe oscille autour des 340 km/h.
Au-delà de la performance pure, cette nouvelle étape du championnat du monde apporte un souffle de nouveauté considéré comme un défi technique autant que stratégique. En effet, la longue nuit et la fraîcheur ambiante nécessitent des ajustements inédits sur le plan des températures des pneus et des freins, compliquant la tâche de tous les ingénieurs dans le paddock.
Carlos Sainz, coéquipier de Leclerc, a montré lui aussi un rythme encourageant, répondant présent avec une Ferrari qui semble bien adaptée à la configuration sinueuse puis ultra-rapide du tracé. Mais d’autres protagonistes pourraient créer la surprise, comme Lando Norris, Oscar Piastri ou Lewis Hamilton, tous en quête d’un rebond après des courses plus ardues.
On notera également que plusieurs pilotes ont flirté avec les limites de la piste, certains mordant sur les trottoirs spectaculaires installés pour éviter les abus de trajectoire. Peu d’incidents majeurs sont à déclarer, même si le drapeau jaune a été fréquemment brandi suite à quelques excursions hors piste ou à des débris laissés sur le bitume.
La nuit de Las Vegas, déjà mythique dans l’imaginaire collectif, promet d’être le théâtre d’un des weekends les plus imprévisibles et excitants de la saison. Les fans de Formule 1 peuvent s’attendre à une suite haletante, où chaque séance révèlera un peu plus des forces et faiblesses de chacun sur ce nouveau circuit légendaire.
À la veille des qualifications, tout reste à jouer, et les enseignements issus de cette première séance laissent penser que la course pourrait être l’une des plus ouvertes de la saison, avec une interrogation majeure sur la gestion des pneus et la capacité à éviter les incidents dans l’étroitesse de ce tracé de Sin City. Rendez-vous donc ce week-end pour suivre une étape qui, déjà, entre dans la légende moderne de la Formule 1 !
