Le Grand Prix de Las Vegas a offert un spectacle flamboyant, mais dans les coulisses, l’atmosphère chez Ferrari était nettement plus tendue. Alors que l’équipe italienne s’approche des dernières courses de la saison, la pression pour rivaliser avec Red Bull et Mercedes ne fait que monter. Pourtant, selon Frédéric Vasseur, directeur d’écurie de la Scuderia, la clé du succès ne réside pas dans la frénésie ou les décisions précipitées, mais plutôt dans un retour au calme et à la lucidité, surtout après des déclarations parfois pessimistes de certains rivaux tels que Lewis Hamilton.
La séance de qualification à Las Vegas avait laissé entrevoir un espoir de pole pour Charles Leclerc, ce qui aurait pu servir d’impulsion à Ferrari dans la lutte serrée du championnat des constructeurs. Toutefois, la course ne s’est pas déroulée comme prévu : entre la stratégie pneumatique perfectible, les imprévus liés à la nature inédite du circuit et la gestion des duels en piste, la Scuderia a vu certaines de ses ambitions s’éloigner. Malgré tout, Vasseur s’est efforcé de tempérer les réactions au sein de l’équipe et dans les médias, rappelant que la stabilité sera leur meilleur atout au moment de viser la victoire.
L’intervention de Lewis Hamilton, affichant une certaine dose de scepticisme concernant les chances de Ferrari sur ce nouveau tracé urbain, a indirectement aggravé la tension. Certains observateurs y ont vu le signal d’une Ferrari moins sûre d’elle. Vasseur, cependant, a préféré recentrer le débat sur les évolutions techniques et le travail d’équipe, allant jusqu’à appeler à « se calmer » et à ne pas tomber dans le piège de l’excès émotionnel qui a souvent joué des tours à Maranello lors des précédentes saisons.
Ce début de week-end à Las Vegas fut aussi le théâtre de multiples surprises et rebondissements qui ont bouleversé les stratégies. Dérapages, accidents et interruptions inopinées ont forcé les écuries à improviser davantage que d’habitude. Ferrari, malgré sa préparation poussée, n’a pas échappé à ces bouleversements : la gestion de la voiture sous Safety Car, des températures inhabituelles et des marbles omniprésents sur la piste ont mis à contribution chaque décision du pit-wall. Pourtant, ces difficultés ne suffisent pas, pour Vasseur, à justifier une perte de sang-froid ou d’optimisme.
Pour les Tifosi, la frustration s’explique aussi par la proximité de Ferrari avec Mercedes au championnat. Les points s’arrachent dans une lutte de chaque instant, et la moindre hésitation peut coûter très cher. En interne, le mot d’ordre est donc simple : éviter les réactions émotionnelles excessives et continuer à miser sur le développement de la SF-23, dont le potentiel semble croître à chaque sortie depuis la trêve estivale. Les progrès dans la gestion des pneumatiques et des arrêts au stand sont réels, même si les résultats peinent encore à véritablement exploser au classement général.
Enfin, l’avenir de Ferrari en cette fin de saison dépendra surtout de sa capacité à garder la tête froide face aux provocations et à la pression extérieure. Frédéric Vasseur sait mieux que quiconque que l’expérience des grandes équipes se forge dans l’adversité. Les récentes critiques adressées en public ou sur les ondes ne doivent pas faire vaciller l’écurie. Les prochaines courses seront une véritable épreuve de maturité pour Leclerc et Sainz, qui ont déjà prouvé leur capacité à briller, mais qui devront maintenant transformer les belles promesses en résultats tangibles.
En résumé, plus que jamais, la Scuderia Ferrari semble avoir compris qu’en Formule 1, la performance ne dépend pas uniquement de la vitesse pure, mais aussi de la sérénité dans le paddock, le calme sous pression et la capacité à transformer chaque difficulté en opportunité stratégique. Les fans attendent désormais de voir si la légende italienne réussira à relever ce défi, alors que la saison arrive à son dénouement palpitant.
