Le Grand Prix de Sao Paulo 2023 restera gravé dans les mémoires des passionnés de la Scuderia Ferrari comme un épisode éprouvant et frustrant. À l’Autódromo José Carlos Pace, les ambitions italiennes se sont heurtées à une dure réalité – celle des imprévus et d’un dimanche où la chance a complètement déserté les rangs rouges. Avec Frédéric Vasseur à la tête de l’équipe, Ferrari avait pourtant abordé le week-end avec confiance, marquant la deuxième place de Charles Leclerc lors des qualifications et plaçant Carlos Sainz à portée de points précieux.
Tout semblait prêt pour un résultat solide lorsque le destin s’est acharné dès le tour de formation. Charles Leclerc, parti depuis la première ligne, a soudainement perdu le contrôle de sa SF-23 à la sortie du virage 6, finissant contre les barrières. Une avarie hydraulique aussi rare qu’imprévisible a privé le Monégasque de toute chance avant même le départ. Vasseur, généralement mesuré, n’a pu cacher sa frustration devant ce coup du sort, le qualifiant de « très sévère » pour Ferrari, qui visait pourtant une remontée au classement Constructeurs face à Mercedes.
Face à ce revers initial, l’écurie devait désormais compter sur Carlos Sainz pour limiter les dégâts. L’Espagnol, auteur d’une course solide malgré des difficultés flagrantes avec les températures de pneus et le rythme général, a néanmoins réussi à sauver la cinquième place. Pourtant, pour une équipe du calibre de la Scuderia, ce résultat avait une saveur d’inachevé, particulièrement dans la lutte intense pour la deuxième place au championnat des constructeurs où chaque point compte.
La fiabilité a refait surface comme talon d’Achille pour Ferrari, réveillant de mauvais souvenirs des saisons passées. L’incident hydraulique survenu sur la voiture de Leclerc montre que le chemin vers la régularité n’est pas encore totalement parcouru. Frédéric Vasseur a insisté sur la nécessité de comprendre cette défaillance en profondeur, notamment dans la perspective des prochaines courses décisives d’Abou Dhabi et de Las Vegas. Le problème, survenu alors même que la voiture était en pleine phase de préparation, souligne l’importance de l’attention portée au moindre détail technique et la difficulté de rester irréprochable sur toute une saison.
Du côté stratégique, Ferrari n’a pas démérité avec Sainz, profitant au mieux des circonstances et d’une exécution sans faille des arrêts aux stands. Mais la faiblesse du rythme général, en particulier face à des Red Bull et McLaren ultra-performantes, continue de limiter l’équipe. Les développements apportés tout au long de l’année ont porté leurs fruits sur certains circuits, mais l’ensemble reste dépendant de facteurs tels que l’évolution des conditions de piste et la gestion de la dégradation des pneus. À Interlagos, dans la chaleur et l’instabilité brésilienne, ces faiblesses se sont rapidement révélées.
Pour les tifosi, ce Grand Prix a été un cruel rappel que le chemin du retour au sommet est parsemé d’embûches. Ferrari reste toutefois dans le combat pour la deuxième place du championnat, symbole d’une saison qui, malgré les déceptions, affiche des progrès par rapport à 2022. Les prochaines semaines seront capitales, tant sur le plan technique que mental, alors que Mercedes continue de représenter un adversaire direct.
À l’aube du final de la saison, les regards se tournent déjà vers 2024, mais le défi immédiat reste de terminer cette année sur une note positive. La direction affirmée de Vasseur, sa capacité à fédérer les troupes autour des difficultés rencontrées, ainsi que l’indéniable talent du duo Leclerc-Sainz, constituent le socle sur lequel Ferrari peut espérer bâtir un renouveau tant attendu. Pour les fans de la F1, la passion et le suspense seront assurément au rendez-vous jusqu’au dernier drapeau à damiers.